ère, un des dirigeants du groupe Wendel, le 9 juin 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[30/01/2009 15:32:55] PARIS (AFP) Ernest-Antoine Seillière et deux autres dirigeants du groupe Wendel ont remporté vendredi un procès en diffamation contre une ex-administratrice, Sophie Boegner, mais ne se sont vu allouer qu’un euro de dommages et intérêts alors qu’ils en réclamaient plusieurs millions.
L’actuel président du conseil de surveillance de Wendel Investissement, Ernest-Antoine Seillière, ainsi que deux autres dirigeants du groupe, Jean-Bernard Lafonta et Bernard Gautier, ont assigné en justice Sophie Boegner, pour des propos tenus lors de l’assemblée générale annuelle du groupe Wendel, le 9 juin 2008, et relayés dans une interview à L’Express.
Lors de cette AG, Mme Boegner, une cousine du baron Seillière, avait dénoncé les bénéfices indus qu’auraient réalisés, lors de la réorganisation du capital de Wendel en 2007, certains de ses dirigeants.
Dans L’Express, elle avait stigmatisé “une captation déloyale du capital de la société”.
Quelques jours plus tôt, elle avait d’ailleurs déposé plainte, entraînant l’ouverture mi-novembre d’une information judiciaire pour “abus de bien social et recel”.
Depuis, elle a été évincée du conseil d’administration de la SLPS, holding familiale de la famille Wendel.
Dans deux décisions, l’une concernant M. Seillière et l’autre MM. Lafonta et Gautier, la 17e chambre a jugé qu’en “imputant aux dirigeants de Wendel de s’être enrichis en spoliant financièrement les actionnaires et en agissant dans des conditions irrégulières contre les intérêts de la famille”, elle avait bien tenu dans l’Express des propos “diffamatoires”.
Le tribunal n’a pas octroyé à la prévenue le bénéfice de la bonne foi, estimant que les documents produits à l’audience ne suffisaient pas à démontrer “le caractère prémédité et dissimulé de l’opération financière qu’elle dénonce”.
Les magistrats ont donc condamné Mme Boegner à deux amendes de 1.000 euros avec sursis, ainsi qu’à verser 1 euro symbolique aux parties civiles.
Celles-ci avaient réclamé un total de 3 millions d’euros, soutenant que “la campagne de dénonciation calomnieuse” menée par la prévenue n’était pas “complètement étrangère” à la chute du cours de l’action Wendel.
Un lien de causalité rejeté par le tribunal, les trois parties civiles ayant elles-mêmes admis que “la baisse du cours de l’action était essentiellement due au retournement des marchés boursiers”.
Dans un troisième jugement concernant les propos tenus durant l’AG, le tribunal a en revanche relaxé Sophie Boegner, “légitime”, selon lui, à tenir de tels propos devant les actionnaires “sur un sujet qui les concernait directement”.
“Les éléments dont (elle) se prévaut sont susceptibles de susciter des interrogations” et “il ne saurait dans ces conditions lui être dénié la légitimité d’informer l’assemblée, organe statutaire de la société, de la plainte” qu’elle avait déposée quelques jours auparavant.
Dans ce volet, MM. Seillière, Lafonta et Gautier lui réclamaient également 3 millions d’euros.