La police charge des centaines de manifestants anti-Davos à Genève

[31/01/2009 19:06:45] GENEVE (AFP)

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ènes contre des manifestants anti-Davos le 31 janvier 2009 à Genève (Photo : Nicholas Ratzenboeck)

La police a chargé plusieurs centaines de manifestants anti-Forum de Davos qui s’étaient rassemblés samedi après-midi dans le centre de Genève en dépit d’une interdiction, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les manifestants, qui étaient rassemblés dans le quartier de la gare Cornavin, la principale de la ville, ont voulu défiler et se sont vite trouvés bloqués par les forces de police anti-émeute.

Après des jets de bouteilles et de gros pétards, la police anti-émeute a riposté en chargeant le cortège et en tirant des grenades de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, a constaté l’AFP.

“Une soixantaine de personnes ont été interpellées, dont une vingtaine ont déjà été relâchées”, deux heures après le début de la manifestation, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la police de Genève Jean-Philippe Brandt. Aucun blessé n’était à déplorer ni chez les policiers, ni chez les manifestants, selon la police.

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économique mondial 31 janvier 2009 à Davos (Photo : Pierre Verdy)

Pendant ce temps, une manifestation autorisée de plusieurs dizaines de personnes s’est déroulée à Davos même, sans autres incidents que quelques tirs de boules de neige et lancers de chaussures. La police est restée discrète, se bornant à empêcher les manifestants de pénétrer dans le périmètre réservé au Forum économique mondial (WEF).

En milieu d’après-midi à Genève, deux heures après le début de la manifestation, le gros du rassemblement avait été dispersé et les forces de police étaient confrontées à une “petite centaine d’éléments radicaux qu’il s’agit d’empêcher de se répandre dans la ville”, a indiqué M. Brandt, ajoutant: “Cette situation était prévue”.

De petits groupes affrontaient en milieu d’après-midi de manière sporadique les policiers anti-émeutes faisant usage de grenades lacrymogènes et offensives et soutenus par un canon à eau, a constaté un journaliste de l’AFP sur place.

D’importantes forces de police anti-émeutes avaient été déployés dans le centre de Genève. Des contrôles policiers –une centaine selon le porte-parole de la police– avec fouille des sacs, avaient été opérés de manière préventive, notamment à la gare de Cornavin, proche du lieu de rassemblement.

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ête des manifestants anti-Davos à Genève le 31 janvier 2009 (Photo : Nicholas Ratzenboeck)

Outre le quartier de la gare Cornavin, la police avait mis sous surveillance les luxueuses vitrines des rues commerçantes de Genève et le quartier des banques.

Avant que les manifestants tentent de former un cortège, les organisateurs avaient lancé des appels au calme tout en protestant vigoureusement contre l’interdiction du rassemblement.

Eric Decarro du syndicat Solidarités s’est indigné que “le gouvernement du canton de Genève (ait) interdit une manifestation pour la première fois en 35 ans”.

Une banderole réclamait la “liberté d’expression” tandis que d’autres dénoncaient “l’arnaque générale capitaliste” et “les maîtres chanteurs du WEF (qui) mettent notre avenir en vente”. Des manifestants déguisés en clowns tournaient en ridicule les forces de police.

L’ancien expert de l’ONU pour le droit à l’alimentation, le sociologue suisse Jean Ziegler, a pris la parole pour dénoncer l’interdiction de la manifestation qui “viole les droits fondamentaux”, selon lui.

“Les leaders réunis à Davos polluent la planète et font payer aux autres les dégâts et la misère qu’ils provoquent”, a dénoncé Florence Proton d’ATTAC Suisse.