USA : le Sénat se prépare à un débat animé sur le plan de relance

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énateurs républicains le 28 janvier 2009 à Washington au Sénat (Photo : Alex Wong)

[01/02/2009 11:26:40] WASHINGTON (AFP) Le Sénat américain va entamer lundi le débat sur l’énorme plan de relance économique du président Barack Obama, alors que les républicains se sont juré de faire entendre leur différence après leurs collègues de la Chambre, qui ont refusé de cautionner le texte démocrate.

Les tractations devaient continuer durant tout le week-end alors que le président Obama a convié dimanche à la Maison Blanche plusieurs parlementaires des deux partis pour regarder à la télévision le Superbowl, finale de la Ligue professionnelle de football américain.

Mercredi, la Chambre des représentants a adopté le texte d’un plan de 819 milliards de dollars, par 244 voix contre 188, sans aucune voix des parlementaires républicains qui estiment ne pas avoir été entendus.

Au Sénat, les républicains, qui réclament davantage d’allégements d’impôts, moins de dépenses publiques et plus de mesures en faveur de la crise du logement, sont plus à même d’imposer leurs vues.

“Les républicains ont de meilleures idées” pour répondre à la crise que celles contenues dans le projet de loi, a lancé jeudi au Sénat le leader de la minorité républicaine Mitch McConnell.

Plusieurs sénateurs républicains ont déjà promis de résister, en insistant sur le fait que le plan tel qu’il se présente est un gâchis d’argent colossal.

“Cela semble un choix risqué de leur part de rester unis contre le plan. Particulièrement si l’économie s’améliore d’ici à 2010 et les prochaines élections”, a affirmé à l’AFP David Canon, professeur de sciences politiques à l’université du Wisconsin.

“Je pense qu’ils comptent profiter des inquiétudes des gens sur le déficit budgétaire”, a ajouté M. Canon.

Toutefois, à la commission des Finances, présidée par le démocrate Max Baucus, des signes d’apaisement ont été notés cette semaine. Les démocrates ont notamment accepté l’ajout de près de 70 milliards de dollars de réductions fiscales.

En outre, la sénatrice républicaine Olympia Snowe, membre de la commission des Finances, a voté pour le plan de relance amendé en commission.

La sénatrice du Maine (nord-est) fait pour l’instant encore figure d’exception, mais M. Obama et ses alliés démocrates font tout pour obtenir d’autres soutiens, même s’ils savent que le texte pourrait passer sans les républicains.

Ils n’ont pas hésité par exemple à diffuser à la télévision, dans les Etats des sénateurs républicains susceptibles de basculer dans le camp démocrate, un spot publicitaire dans lequel M. Obama lance un avertissement sur les conséquences de la crise économique.

Les manoeuvres démocrates visent également le sénateur républicain du New Hampshire (nord-est) Judd Gregg qui a été approché par la Maison Blanche pour devenir secrétaire au Commerce en remplacement de Bill Richardson, qui y a renoncé.

Si elle réussissait, cette manoeuvre deviendrait une coup de maître sur l’échiquier politique américain. En effet, le gouverneur démocrate du New Hampshire, dont c’est le rôle, nommerait alors un sénateur démocrate au siège laissé vacant, ce qui porterait à 60 la majorité démocrate au Sénat, soit le seuil nécessaire pour écarter toute velléité de blocage de l’opposition.

Jeudi, le leader de la majorité démocrate Harry Reid, s’est dit “confiant” dans le fait de pouvoir attirer des votes républicains. “Si nous ne l’obtenons pas, ça ne sera pas faute d’avoir essayé”, a-t-il ajouté en s’engageant à terminer le travail commencé par la Chambre avant les vacances parlementaires de la mi-février.