Le numéro un des réseaux sociaux, Facebook, n’en finit pas de
recruter à tout va en Tunisie. Le 26 janvier 2009, il comptait déjà 268.692
membres tunisiens. Le 15 décembre, on en dénombrait «seulement» 182.208. Soit 86
484 nouveaux membres inscrits en moins de deux mois. Sur l’année 2008, l’outil Google Insight for Search indique que c’est toujours le terme Facebook qui
apparaît en tête des meilleures progressions (rising searches) avec +2600%.
Mieux : la progression en question sera encore plus surprenante si on inclut le
terme « face book » (une séparation vraisemblablement due à une erreur de frappe
des internautes tunisiens), qui affiche un rutilant +2150%. A titre
d’indication, après Facebook (1ere position) et « face book » (2ème place), le
troisième terme, « skyrock » est très loin derrière avec « juste » +200% . Dans
le Top Ten des termes les plus recherchés par les Tunisiens en 2008, notre
réseau social est à la 9ème place, juste avant la version web de radio mosaïque.
Une hiérarchie qui bouscule les idées reçues. Presque un symbole.
Mais que font donc les Tunisiens sur Facebook ? Ils partagent leurs passions
pour tel ou tel sport, nouent des relations. Deux groupes tunisiens seront par
exemple dédiés à un art martial comme l’aikido. La vie réelle se retrouve
transposée sur le web, avec une boîte à outils informationnel, et surtout, de «
réseautage ». D’autres amateurs verseront dans le militantisme, avec, peut-être,
une mention spéciale pour le buzz organisé dernièrement autour de Gaza. Une
campagne menée sur Facebook aurait même réussi à faire annuler un spectacle que
Michel Boujenah, humoriste juif tunisien devait donner à Tunis. Des groupes se
sont créés à cet effet, et apparemment la pression exercée a été efficace. Le
quotidien tunisien arabophone « Al Chourouk » en a fait des gorges chaudes.
(voir
ici). Une véritable première, que de nombreux sites du monde arabe ont
répercuté sur la toile mondiale.
Et après l’impact décisif de Facebook dans les élections américaines, et
l’usage qu’en a fait plus particulièrement, l’équipe de Barack Obama, le nouveau
président américain compte aussi des fans tunisiens. Le groupe « Barack Obama
Fan Club en Tunisie » compte du reste 400 membres. Un groupe tunisien baptisé «
Pour le Retour de Youtube en Tunisie », rassemble la bagatelle de 5580 membres.
De là à ce que la plateforme vidéo numéro un redevienne disponible…
Le web participatif était censé donner toute latitude aux internautes de
mettre en ligne leurs impressions, d’apporter leur pierre à l’édifice. Les
réseaux sociaux réaliseront toutes ces promesses, en allant encore plus loin. En
offrant des outils simples d’accès, qui permettent de réunir des groupes autour
d’intérêts communs, d’échanger leur point de vue, et même de se mobiliser. Et
cela, indépendamment de toutes les structures parfois pesantes du monde réel.
Certes, Facebook ne représente pas une panacée. Mais quelle association
tunisienne peut se targuer de rassembler près de 300 000 membres ?