[02/02/2009 22:55:54] WASHINGTON (AFP)
évrier 2009 à la Maison Blanche (Photo : Mandel Ngan) |
Le Sénat américain a commencé lundi l’examen d’un plan de relance économique, sous la pression du président Barack Obama qui continuait à s’investir personnellement pour faire adopter le texte au plus vite face à une crise paraissant s’aggraver de jour en jour.
Les adversaires républicains de M. Obama faisaient toujours entendre leur divergence sur ce plan alors que la journée apportait son lot quotidien de mauvaises nouvelles, comme la suppression de 7.000 postes dans les grands magasins Macy’s ou la baisse de la consommation des ménages pour le sixième mois consécutif.
Or M. Obama veut non seulement faire approuver le plus vite possible un plan censé sauver ou créer trois ou quatre millions d’emplois en à peu près deux ans; il veut aussi rallier le plus grand nombre de républicains.
Il y a encore des divergences entre démocrates et républicains, et Congrès et administration, a concédé M. Obama, “mais il y a une chose que nous ne pouvons pas faire, c’est laisser des divergences très modestes empêcher que le plan dans son ensemble n’aille rapidement de l’avant”.
M. Obama a signalé qu’il était prêt à transiger. Les républicains ont “de bonnes idées” et “je veux être sûr que ces idées soient prises en compte”, a-t-il dit dimanche.
Il avait déjà beaucoup payé de sa personne auprès des républicains la semaine passée. Pour autant, aucun d’entre eux n’a voté pour quand la Chambre des représentants a approuvé un plan de relance de 819 milliards de dollars en abattements fiscaux pour un tiers, en dépenses dans des chantiers publics, en aides aux gouvernements locaux ou en mesures sociales pour les deux autres tiers.
Le texte du Sénat diffère, mais les griefs des républicains demeurent. Ils réclament notamment davantage d’abattements fiscaux.
évrier 2009 à la Maison Blanche (Photo : Mandel Ngan) |
Et, hostiles par nature à l’intervention gouvernementale dans l’économie, ils voient le montant du plan passer de 819 milliards à la Chambre à 888 milliards au Sénat.
Ils réclament avec davantage d’insistance à présent des mesures pour résorber les crises de l’immobilier et du crédit.
“Aucun républicain ou presque ne votera pour ce projet en l’état actuel”, a prévenu sur la chaîne CNBC la sénatrice républicaine Kay Bailey Hutchison.
Le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, s’est en outre prononcé contre une clause du plan de la Chambre, qui alarme les grands partenaires des Etats-Unis. Elle interdirait l’achat d’acier étranger pour des chantiers financés par le plan. Or, dans le texte du Sénat, cette disposition, appelée “Achetez américain”, est étendue à tous les produits manufacturés.
Les républicains sont en minorité dans les deux chambres. Mais ils peuvent retarder l’adoption. En gagnant certains d’entre eux à sa cause, M. Obama tiendrait la promesse électorale de gouverner en passant outre aux appartenances partisanes, et il donnerait plus de légitimité à un plan dont la réussite est tout sauf entendue.
Dimanche, il a dit son intention de veiller à ce que disparaissent des mesures qui ne créeraient pas immédiatement d’emplois.
Lundi après-midi, il devait recevoir les dirigeants démocrates du Congrès.
Interrogé sur l’éventualité qu’il leur demande de supprimer la clause “Buy American”, son porte-parole Robert Gibbs a indiqué que l’administration continuait à étudier la question.
Le débat au Sénat devait durer plusieurs jours. En cas d’adoption du plan, les deux chambres devraient négocier et s’entendre sur un texte de compromis.