évrier 2009 (Photo : Bertil Ericson) |
[03/02/2009 18:10:31] STOCKHOLM (AFP) Le groupe aérien Scandinavian Airlines System (SAS), qui a accusé une perte annuelle de près de 600 millions d’euros, va intensifier ses restructurations avec à la clé des milliers de suppressions d’emplois, des cessions de filiales et la réduction de 40% de ses lignes.
Pour l’ensemble de l’année, la perte nette s’est établie à 6,32 milliards de couronnes (590 millions d’euros) contre un bénéfice net de 636 millions en 2007, selon un communiqué financier publié mardi.
“Effrayant”, a reconnu le PDG Mats Jansson, lors d’une conférence de presse.
“2008 restera probablement dans l’histoire comme l’une des années les plus difficiles et les plus agitées que l’industrie aéronautique ait jamais connues”, a-t-il estimé plus tôt dans un communiqué.
Le titre SAS a été sanctionné à la Bourse de Stockholm mardi où il a terminé sur une dégringolade de 16,94% à 35,80 couronnes suédoises.
Déjà fragilisé en 2007 par l’arrêt de l’exploitation de ses avions Dash Q400 après une série d’incidents techniques, le scandinave a subi successivement les prix records du pétrole, le ralentissement de la demande, le crash d’un avion de sa filiale espagnole Spanair, puis la crise mondiale.
Sur les 6,32 milliards de pertes, 4,89 milliards sont imputables à Spanair, finalement cédé à un consortium d’investisseurs espagnols pour 1 euro symbolique.
Le crash le 20 août d’un avion de la compagnie espagnole à Madrid, faisant 154 morts, la plus grave catastrophe aérienne en Espagne depuis plus de 25 ans, avait accéléré la dégradation de la situation financière.
SAS va accélérer les restructurations avec le lancement d’un nouveau plan stratégique baptisé “Core SAS” (l’essentiel de SAS) dont la mise en oeuvre se fera via une augmentation du capital de 6 milliards de couronnes.
éroport d’Arlanda à Stockholm, le 29 avril 2008. (Photo : Johan Nilsson) |
Cette dernière a reçu l’aval des trois gouvernements suédois, danois et norvégien qui détiennent ensemble 50% du capital et des principaux actionnaires privés dont les fondations Wallenberg.
Ce plan prévoit une nouvelle réduction de sa flotte de 14 avions, le licenciement de 3.000 personnes supplémentaires (après 2.500 annoncés en août) et le départ de 5.600 employés par des opérations d’externalisation.
Le syndicat des pilotes a salué ce plan “tourné vers l’avenir”. “J’espère qu’il aura le moins de licenciements de pilotes possible”, a déclaré le président Sören Skog, à l’agence suédoise TT.
Environ 40% de ses lignes vont être supprimées et plusieurs filiales dont les compagnies BMI, Estonian, Air Greenland et Skyways cédées, a précisé SAS qui comptait fin 2008 24.635 employés contre 26.538 un an plus tôt (-7%).
Le groupe entend notamment supprimer la division long-courrier, et établir à la place trois bases à Copenhague, Stockholm et Oslo. Il souhaite également se concentrer sur une clientèle d’affaires.
La direction va enfin se concentrer une clientèle d’affaires et se recentrer sur le marché nordique, un marché “plutôt sain et à potentiel de croissance”. “La position de SAS sur le marché demeure solide”, a encore estimé Mats Jansson.
Fondée en 1946, SAS détient environ 40% de parts de marché en Europe du Nord, ce qui suscite l’intérêt de concurrents comme l’allemand Lufthansa.