Les ennuis avec le fisc ébranlent l’administration Obama, deux désistements

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Nancy Killefer et Barack Obama, le 7 janvier 2009 (Photo : Chip Somodevilla)

[03/02/2009 19:08:34] WASHINGTON (AFP) L’état de grâce du président Barack Obama a été durement mis à l’épreuve mardi avec le désistement, à cause d’ennuis avec le fisc, de deux des collaborateurs qu’il avait choisis pour de hautes fonctions.

Le renoncement en quelques heures de Tom Daschle au portefeuille de secrétaire à la Santé et de Nancy Killefer à un poste où elle aurait instauré la rigueur de gestion du secteur privé dans l’administration a éclipsé une grande opération de M. Obama auprès du grand public pour faire passer au plus vite un gigantesque plan de relance économique.

“Ce matin, Tom Daschle m’a demandé de renoncer à le nommer secrétaire à la Santé et aux Services sociaux. J’accepte cette décision avec tristesse et avec regret”, a dit M. Obama dans un communiqué.

M. Daschle était au coeur d’une controverse sur plus de 100.000 dollars d’arriérés d’impôts qu’il avait acquittés il y a quelques semaines seulement.

Sa confirmation par les sénateurs, devant lesquels il s’était encore expliqué lundi, n’était pas forcément compromise.

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écembre 2008 à Chicago (Photo : Nicholas Kamm)

Mais, dans un communiqué publié par la Maison Blanche conjointement à celui de M. Obama, M. Daschle explique que si 30 années de service public lui ont appris quelque chose, c’est que “cette tâche exige un dirigeant qui ait la totale confiance du Congrès et des Américains”.

Mme Killefer, quant à elle, s’est retrouvée en butte à des informations sur des impôts qu’elle n’aurait pas payés pour une employée de maison depuis que M. Obama a annoncé début janvier l’avoir choisie pour veiller au bon fonctionnement des programmes fédéraux et combattre le gaspillage.

Dans une lettre adressée à M. Obama et publiée elle aussi par la Maison Blanche, Mme Killefer dit se rendre compte que, “dans le climat actuel”, ses “problèmes personnels” avec l’administration fiscale “pourraient être exploités pour détourner l’attention et causer les retards” que ses fonctions auraient précisément pour but d’empêcher.

Pour M. Obama, dont l’équipe s’est engagée au processus le plus rigoureux possible dans la sélection des responsables, ces affaires risquaient de remettre en cause la promesse faite de gouverner autrement.

Le danger était d’autant plus grand que son secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, avait lui aussi eu maille à partir avec le fisc.

M. Geithner a cependant été confirmé le 26 janvier.

Mais le choix a semble-t-il été fait de ne pas laisser s’envenimer la situation. “Nous devons à présent aller de l’avant, avec notre plan de relever l’économie et de remettre les gens au travail”, dit M. Obama dans son communiqué.

M. Obama avait programmé une série d’entretiens avec les grandes chaînes de télévision dans l’après-midi pour parler de ce plan censé raviver l’économie et créer plus de trois millions d’emplois au cours des deux prochaines années.

Après l’approbation la semaine passée par la Chambre des représentants d’une première version de ce plan, le Sénat a commencé le débat sur sa version. Les amis démocrates de M. Obama, majoritaires dans les deux chambres, et leurs adversaires républicains sont divisés sur le contenu de ce plan de plus de 800 milliards de dollars.

Mardi, M. Obama a invoqué la gravité de la situation économique pour refuser de “nous laisser piéger par la même inertie partisane”.

“Le moment est venu pour Washington d’agir avec le même sentiment d’urgence que les Américains éprouvent chaque jour dans tout le pays”, a-t-il dit.

M. Obama a donné un nouveau signe de sa volonté de passer outre aux appartenances politiques en nommant un républicain, le sénateur Judd Gregg, secrétaire au Commerce.