[02/02/2009 20:06:40] LYON (AFP)
çois Fillon (g) avec Jean-Louis Borloo (Ecologie), Hubert Falco (Aménagement du territoire) et Patrick Devedjian (Relance économique), le 2 février 2009 à Lyon (Photo : Fred Dufour) |
François Fillon a décliné lundi “concrètement” son plan de relance de l’économie, avec la mise en place accélérée de 1.000 chantiers dans tout le pays, mais de l’aveu même du Premier ministre, il ne devrait pas suffire à éviter la récession et donc l’augmentation du chômage.
Le chef du gouvernement a embarqué dans la matinée avec 18 ministres et secrétaires d’Etat à bord d’un TGV rebaptisé “train de la relance”.
Direction Lyon pour un Comité interministériel d’aménagement et de compétitivité des territoires (CIACT) dans la préfecture cernée par un important dispositif de sécurité tenant à distance quelque 500 manifestants.
En détaillant les votés par le Parlement “pour dynamiser l’activité”, M. Fillon a voulu sonner “la mobilisation nationale urgente et concrète” face à la crise, appelant “tous les Français à se serrer les coudes”.
Ce plan axé sur l’investissement est pour le chef du gouvernement une réponse “aux doutes, aux peurs, aux contestations” exprimés jeudi dans des manifestations d’ampleur.
Plus d’un tiers de cette somme (11,5 milliards) servira à améliorer la trésorerie des entreprises souvent étranglées par la crise.
çois Fillon (c) en compagnie de membres du gouvernement, le 2 février 2009 à Lyon (Photo : Fred Dufour) |
L’Etat a également recensé 1.000 projets déjà programmés mais qui seront “anticipés” par l’injection “dès cette semaine” de 10,5 milliards de l’Etat en plus des 4 milliards investis par les entreprises publiques.
870 millions d’euros iront à 149 chantiers d’infrastructures de transports, 731 millions à l’enseignement supérieur et la recherche ou 620 millions à la rénovation du patrimoine.
Selon le gouvernement, tous les projets retenus ont “un fort impact économique et social”, sont “prêts à démarrer tout de suite” et sont répartis “sur tout le territoire”, quelle que soit la couleur politique des collectivités.
Mais cet apport de “crédits nouveaux” qui grèvent le budget de l’Etat, a admis François Fillon, ne permettra pas à la France de se tenir “à l’écart” du ralentissement économique mondial.
Dans le train, Christine Lagarde avait déjà enterré tout espoir d’une croissance positive pour 2009. La ministre de l’Economie s’attend à de très mauvais chiffres pour le quatrième trimestre 2008 avec “un effondrement jamais vu” de la production industrielle.
Même pessimisme côté chômage qui a augmenté de 45.000 demandeurs d’emplois en décembre. Au mieux, a indiqué le ministre de la relance Patrick Devedjian, les investissements du plan de relance éviteront la destruction d’emplois menacés.
élévision, le 3 novembre 2008 à New York (Photo : Stephane de Sakutin) |
M. Fillon a cependant écarté toute autre réponse à la crise, estimant que les critiques, y compris de son camp, “n’ont pas de sens”. Son prédécesseur Dominique de Villepin avait plus tôt fustigé “un investissement saupoudré”.
Quant à l’opposition qui a proposé une relance par la consommation, le Premier ministre l’a qualifiée “d’irresponsable”.
Martine Aubry a demandé lundi à Nicolas Sarkozy de réunir “sans délai toutes les forces vives du pays” pour définir “enfin” un plan de relance.
“Beaucoup d’esbroufe pour peu d’effet”, a assuré lundi Michel Sapin, secrétaire national PS à l’économie, à propos de la présentation de M. Fillon.
Interrogé sur la possibilité que la France soit aujourd’hui “en faillite”, le chef du gouvernement a jugé “ce mot excessif”. Pour lui, elle est dans “une situation bien meilleure que beaucoup d’autres pays européens”.
En septembre 2007, il avait pourtant repris à son compte cette expression, déclenchant une vive polémique.