L’année 2009 débute par une nouvelle hémorragie des ventes automobiles

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éricain General Motors (Photo : Patrick Hertzog)

[03/02/2009 21:44:57] NEW YORK (AFP) L’année 2009 a commencé par une nouvelle hémorragie du marché automobile américain, les principaux constructeurs, General Motors en tête, accusant des baisses de plus de 30% de leurs ventes mensuelles en janvier.

Le secteur a publié mardi des chiffres augurant d’une nouvelle année catastrophique, sur fond d’aggravation de l’économie américaine. Certains constructeurs, comme Ford, tablent sur un recul de 15% des ventes en 2009 après une chute de 18% en 2008.

Premier constructeur américain, General Motors (GM) a fait état d’une chute de 49% de ses ventes en janvier, sur un an, à 129.227 unités.

Son rival japonais Toyota le talonne, en raison d’une chute moins marquée de ses ventes: -34% à 117.287 unités. Preuve de la déprime des consommateurs américains, son modèle phare Prius, pionnier des voitures hybrides (motorisation essence/électricité) a vu ses ventes chuter de 31%.

Le deuxième constructeur américain, Ford, a fait état d’un effondrement de 40% de ses ventes, à 93.506 unités.

Chrysler, le plus petit des “Big Three” américains, a publié une baisse de 55% à 62.157 unités.

Chez les deux autres principaux constructeurs japonais du marché, Honda a vu ses ventes chuter de 31% (71.031 unités) et Nissan de 30% (53.884 unités).

Exception du secteur, le coréen Hyundai a engrangé une hausse de 14% (24.512 unités), fort du “lancement de (son) nouveau programme d’assurance” automobile, “qui a touché la corde sensible des Américains en cette période incertaine”.

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éricain Ford (Photo : Justin Sullivan)

Jesse Toprak, analyste du cabinet Edmunds.com, s’attendait à un déclin de 30% en moyenne du marché automobile américain à cause “de la décision des constructeurs de tailler dans les ventes par flottes et de procéder à de nouvelles coupes dans la production”.

Les deux géants américains GM et Ford ont fait moins bien qu’attendu par le marché, en raison de la réduction plus importante que prévu des ventes par flottes de véhicules aux sociétés de location et aux entreprises. Ces ventes sont moins rentables que les ventes aux particuliers, si bien que GM comme Ford les réduisent depuis plusieurs trimestres.

Ford a ainsi réduit de 90% ces volumes et GM de 80%, sur un an.

Expliquant jouer sur plusieurs leviers “de la manière la plus déterminée possible” pour s’ajuster au marché, GM a aussi réduit drastiquement ses niveaux d’inventaires chez les concessionnaires, ainsi que ses objectifs de production pour le premier trimestre.

Ses stocks ont été réduits de 11% sur un an (à 801.000 unités) et l’objectif de production en Amérique du nord pour le premier trimestre représente une baisse de plus de 500.000 unités sur un an.

Ford, qui a réduit de 300/400.000 unités ses niveaux de production pour le premier trimestre, a réduit en janvier ses niveaux d’inventaires de 27% (à 420.000 unités). Chrysler a réduit les siens de 13% (à 359.980 unités).

Dans ce contexte, Ford a souligné que ses ventes correspondaient à ses attentes et que “le marché de détail semble se stabiliser”. Il s’est en outre félicité d’une part de marché en hausse légère sur un an, à 12,7%.

GM a de son côté vanté de s’être stabilisé au-dessus des 21% du marché pour le deuxième mois consécutif, grâce “à de nouveaux modèles et aux financements offerts par GMAC”, sa filiale de services financiers.

Chrysler a lui aussi expliqué que, sa filiale financière ayant obtenu récemment un renflouement du Trésor, le groupe avait pu “améliorer nettement (sa) capacité à aider les concessionnaires et offrir du crédit à (ses) clients”.

Les actions GM et Ford ont clôturé respectivement en baisse de 1,38% à 2,85 dollars et en hausse 4,26% à 1,96 dollar.

Les chiffres des “Big Three” sont publiés alors que GM et Chrysler, qui ont déjà reçu à eux deux 13,4 milliards de dollars de Washington, luttent pour leur survie et doivent présenter au Congrès d’ici le 31 mars un plan stratégique prouvant leur viabilité à long terme, sous peine de devoir rembourser l’aide perçue.

Ford a de son côté assuré pouvoir traverser la crise sans aide publique.