à Washington (Photo : Chip Somodevilla) |
[03/02/2009 22:22:22] WASHINGTON (AFP) L’état de grâce du président Barack Obama a été durement mis à l’épreuve mardi avec le désistement à cause d’ennuis avec le fisc de deux des collaborateurs qu’il avait choisis pour de hautes fonctions.
Le renoncement en quelques heures de Tom Daschle au portefeuille de secrétaire à la Santé et de Nancy Killefer à un poste où elle aurait taillé dans les dépenses fédérales superflues a soulevé de nombreuses questions sur la faculté de M. Obama de gouverner autrement, comme il l’a promis.
Il a aussi éclipsé une grande opération de M. Obama auprès du public pour faire passer au plus vite un gigantesque plan censé relancer une économie paraissant souffrir chaque jour davantage.
“Ce matin, Tom Daschle m’a demandé de renoncer à le nommer secrétaire à la Santé et aux Services sociaux. J’accepte cette décision avec tristesse et avec regret”, a dit M. Obama dans un communiqué.
M. Daschle était au coeur d’une controverse sur plus de 100.000 dollars d’arriérés d’impôts qu’il a acquittés il y a quelques semaines seulement.
écembre 2008 à Chicago (Photo : Nicholas Kamm) |
Sa confirmation par les sénateurs n’était pas forcément compromise. Mais, dans une déclaration publiée par la Maison Blanche, M. Daschle explique qu’il n’aurait pas bénéficié de la “totale confiance” des Américains.
Mme Killefer, quant à elle, s’est retrouvée en butte à des informations sur des impôts qu’elle n’aurait pas payés pour une employée de maison depuis que M. Obama l’a choisie début janvier pour veiller au bon fonctionnement des programmes fédéraux et combattre le gaspillage.
Dans une lettre publiée elle aussi par la Maison Blanche, Mme Killefer dit se rendre compte que, “dans le climat actuel”, ses “problèmes personnels” avec le fisc “pourraient être exploités pour détourner l’attention” de la tâche à accomplir.
Ces affaires paraissaient remettre en cause l’engagement de M. Obama à rompre avec les vieilles pratiques de Washington et à observer les critères les plus rigoureux jamais instaurés dans le choix de ses collaborateurs, d’autant plus que la confirmation de son secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, avait elle aussi été compliquée par des démêlés avec le fisc.
M. Geithner a finalement été confirmé le 26 janvier.
L’administration pouvait avoir intérêt à ce que l’abcès Daschle soit crevé rapidement. Mais le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, a assuré que l’administration n’avait rien fait pour pousser M. Daschle et Mme Killefer à renoncer.
Ils se sont tous deux rendu compte que “leur nomination détournerait l’attention des objectifs importants et du programme crucial que le président a proposé”, a-t-il dit.
“Nous devons à présent aller de l’avant, avec notre plan de relever l’économie et de remettre les gens au travail”, dit M. Obama dans son communiqué.
Après une adoption par la Chambre des représentants, le Sénat a commencé le débat sur sa version du plan, proche de 900 milliards de dollars.
Les deux chambres devront ensuite trouver un compromis.
M. Obama veut obtenir le soutien le plus large possible. Mais ses adversaires républicains, certes minoritaires, dénoncent le coût du projet alors que le déficit menace déjà de dépasser les 1.000 milliards de dollars. Mardi, M. Obama a invoqué la gravité de la situation pour refuser de “nous laisser piéger par la même inertie partisane”. Selon son conseiller, David Axelrod, M. Obama est ouvert à de petits changements au plan.