Boutique Louis Vuitton de Pekin (Photo : Goh Chai Hin) |
[03/02/2009 10:30:06] PARIS (AFP) LVMH, numéro un mondial du luxe, devrait annoncer jeudi un nouveau profit record pour 2008 et une hausse de ses ventes, toutefois en net ralentissement en fin d’année à cause de la crise, qui brouille les perspectives, estiment des analystes.
Le groupe de Bernard Arnault vise pour 2008 une “augmentation sensible” de ses résultats. Un changement de sémantique par rapport aux habituels objectifs de croissance “significative”.
Le bénéfice net devrait atteindre ainsi un nouveau record à 2,10 milliards d’euros (+3,7%) selon Société Générale, 2,16 milliards (+6,4%) selon Deutsche Bank, profitant notamment de la cession en octobre du distributeur de jeux vidéo Micromania par le fonds L Capital, détenu à 45% par LVMH, pour un total de 480 millions.
Mais les analystes vont surtout scruter l’évolution de l’activité, alors que la crise économique commence à entamer le pouvoir d’achat des riches clients des groupes de luxe.
Si le chiffre d’affaires annuel devrait franchir le seuil des 17 milliards, à 17,33 milliards (+5,2%) pour Société Générale et 17,22 milliards (+4,5%) pour Deutsche Bank, l’activité du quatrième trimestre devrait avoir marqué un très net ralentissement.
La croissance organique sur cette période devrait avoir été très faible, d’1% selon Société Générale, voire négative (-1,2%) pour Deutsche Bank, pour atteindre 7% sur l’ensemble de l’année.
Déjà au troisième trimestre, elle a été deux fois moins forte qu’au premier semestre: 6% contre 12%. A données réelles, la progression avait été réduite à 3,1% contre 5%.
çais LVMH, Bernard Arnaud, le 29 juillet 2008 à Paris. (Photo : Pierre Verdy) |
“Les investisseurs ne savent pas vraiment quoi attendre (…) après la publication des résultats et les avertissements de Tiffany, Coach et Richemont dans le luxe, Rémy Cointreau dans les spiritueux, Elizabeth Arden et Estée Lauder dans les cosmétiques de luxe”, soulignent les analystes de Société Générale dans une note à leurs clients.
Face à la crise, les métiers de LVMH pourraient connaître des fortunes diverses: résistance de la mode et maroquinerie, grâce à la marque phare Louis Vuitton, ou de la chaîne de parfumerie Sephora, difficultés en vue pour les montres et la joaillerie ou le champagne.
Dans ce contexte, les analystes seront attentifs aux commentaires du PDG Bernard Arnault quant aux perspectives pour 2009.
En février 2008, il avait assuré qu’une récession aux Etats-Unis, marché qui représente un quart des ventes annuelles de LVMH, n’aurait pas de conséquence “majeure” pour le groupe si elle restait “limitée” à “un ou deux trimestres”.
Il avait aussi confirmé l’objectif de doublement des résultats tous les cinq ans.
En 2007 LVMH avait dégagé une croissance de 8% de son bénéfice net (+30% en 2006), de 12% de son bénéfice opérationnel courant et de 8% de ses ventes (+13% en organique, ainsi qu’une marge de 22% (21% en 2006).