C’est une véritable manne qui vient d’inonder la petite
communauté des happy few, entendez les traders du NYSE à Wall Street.
L’enveloppe des bonus pour l’exercice 2008 elle-même en baisse de 38% par
rapport à 2007 se monte à la bagatelle de 18,4 milliards de dollars. Ce chiffre
aurait, semble-t-il suscité le courroux du nouveau président démocrate remonté
par les excès insolents de la galaxie financière. La nouvelle est tombée au
moment où les autorités américaines débloquaient une deuxième tranche de 350
milliards de dollars imputée sur le TARP (Troubled Asset Relief Program) -ce
plan de sauvetage préparé par l’ancien ministre du Trésor US, Henry Paulson,
pour le sauvetage du système bancaire américain des créances toxiques des «subprimes».
Le président O’bama trouvait indécent «d’arroser» les traders avec ces sommes
mirobolantes quand le secteur est perfusé par l’argent public.
Les responsables financiers se sont vite empressés de relativiser l’affaire
rappelant que les bonus représentaient souvent une partie du salaire et que le
bonus moyen avoisine les 112.000 dollars, ce qui est au double du salaire moyen
sur la place de New York.
Le problème est que cette congrégation du machiavélisme financier est
difficile à sevrer. C’est parmi eux que se recrutent les astucieux développeurs
des fameux produits structurés. Comment niveler leurs bonus pour les mettre
demain au salaire égal pour tous ? Il y a de l’électricité dans l’air à Wall
Street !