ère chinoise dans un atelier à Zhugao dans le Sichuan (sud-ouest de la Chine) (Photo : Peter Parks) |
[04/02/2009 09:45:28] PEKIN (AFP) Malgré ses difficultés, l’économie chinoise donne quelques petits signes encourageants, qui laissent entrevoir une possible sortie de la crise actuelle provoquée par le tsunami financier international, estiment des analystes.
Parmi ces signes figurent un fort rebond du crédit en janvier, selon les premières indications, et, le même mois, l’atténuation de la dégradation de l’activité manufacturière, représentant quelque 40% de l’économie chinoise.
Deux indices des directeurs d’achat, mesurant les évolutions de ce secteur, sont restés en dessous du seuil des 50, témoignant certes d’une contraction de l’activité, mais moins forte que précédemment.
Le dernier indice, mercredi, de l’industrie chinoise, s’est notamment relevé de plus de quatre points en janvier, à 45,3, contre 41,2 en décembre et même 38,8 en novembre.
Certes, “être +moins mauvais+ ne signifie pas reprise”, souligne Ken Peng, économiste chez Standard Chartered.
Mais le résultat est “encourageant”, témoignant que l’on arrive à la fin d’une période où les entreprises écoulaient les stocks au lieu de produire, ce qui “peut ramener de la confiance économique”, dit-il aussi.
“Ce redressement laisse indéniablement augurer une reprise en Chine”, ont pour leur part affirmé dans une note les économistes à Hong Kong de Merril Lynch, parlant même de “forts signes de reprise”.
“Le 1er trimestre sera toujours difficile”, notamment à cause “du déclin des exportations”, mais “nous nous attendons à un solide rebond dès le 2e trimestre et maintenons notre prévision de croissance à 8,0% pour 2009”, affirment-ils.
Récemment, le vice-gouverneur de la Banque centrale Yi Gang affirmait que “l’économie chinoise pourrait prendre le bon tournant au 2e-3e trimestre”.
Tout en prédisant une année très difficile, les autorités sont déterminées à faire ce qu’il faut pour maintenir la croissance “aux environs de 8%”, quitte à puiser dans les réserves de change.
Pékin a déjà annoncé fin 2008 un plan massif de stimulation de l’économie jusqu’en 2010, de plus de 450 milliards d’euros, en mesures fiscales et en investissements.
“Nous pourrions prendre de nouvelles mesures, opportunes et décisives (…) de manière préventive, avant tout repli économique”, déclarait il y a quelques jours le Premier ministre Wen Jiabao.
Standard Chartered s’attend “à un plan fiscal massif qui complètera les tactiques de persuasion officielles qui ont permis de booster autant le crédit depuis le début de l’année”.
Les nouveaux prêts, principalement dirigés sur les infrastructures, ont totalisé quelque 1.200 milliards de yuans (136 milliards d’euros), soit une hausse de près de 50% en glissement annuel, selon la presse.
Mais “il ne sera peut-être pas possible de garder l’élan créé par ces plans une fois que leurs effets s’évanouissent”, souligne aussi la banque américaine.
“Il est effectivement beaucoup trop tôt pour parler d’une tendance stable à la reprise. Il y a des signaux, mais parfois avec des composantes techniques, comme l’arrêt du déstockage, et la relance n’est pas forcément durable”, confirme un expert occidental.
“Le plan de relance aura un impact sur le logement social, mais il y a tant d’invendus dans les immeubles de bureaux que tous les chantiers sont à l’arrêt ; le commerce extérieur devrait rester plat, voire négatif”, après les chutes des exportations depuis novembre, explique-t-il.
“On est loin de la reprise généralisée, même si effectivement on a peut-être touché le fond, au 4e trimestre”, ajoute-t-il.
La Bourse, elle, semble y croire: Shanghai, qui avait perdu plus de 65% l’an dernier, a regrimpé de plus de 15% depuis début janvier.