Le logo de GDF Suez (Photo : Eric Piermont) |
[04/02/2009 13:41:57] PARIS (AFP) Le groupe d’énergie français GDF Suez a déclaré mercredi à l’AFP “être en discussions” avec l’opérateur électrique espagnol Iberdrola afin de répondre à l’appel d’offres lancé par le gouvernement britannique pour renouveler le parc nucléaire du pays.
“Effectivement, GDF Suez est en discussions avec Iberdrola sur le marché britannique”, a déclaré à l’AFP une porte-parole du groupe.
Selon le quotidien La Tribune de mercredi, “GDF Suez devrait annoncer aujourd’hui un partenariat avec l’électricien espagnol Iberdrola pour attaquer le marché nucléaire britannique”.
“Je ne peux pas vous dire depuis quand les discussions durent et je ne peux pas confirmer qu’une annonce sera faite aujourd’hui”, a indiqué à l’AFP la porte-parole du groupe.
Le gouvernement britannique a donné fin janvier le coup d’envoi du processus de sélection des sites qui accueilleront les futures centrales nucléaires dont il souhaite la construction, en invitant les groupes du secteur à lui faire des propositions d’ici deux mois.
La Grande-Bretagne voit dans la relance du nucléaire une possibilité d'”améliorer la sécurité” de son approvisionnement en énergie et “un moteur dans la transition vers des sources d’énergie à faible émission de CO2”.
Actuellement, seul un cinquième de l’électricité britannique produite provient du nucléaire, contre près de 80% en France.
Il s’agit aussi de renouveler un parc vieillissant: les dix centrales nucléaires civiles britanniques datent des années 1960 et 1970.
Pour entrer sur ce marché prometteur, le groupe français d’électricité EDF a frappé un grand coup en 2008 en s’offrant l’exploitant British Energy, propriétaire de huit des dix centrales nucléaires britanniques, pour 15 milliards d’euros.
En juillet 2008, Gérard Mestrallet, alors futur PDG de GDF Suez, n’avait pas exclu de construire un réacteur nucléaire de troisième génération EPR, voire deux, en Grande-Bretagne.
Iberdrola s’est déjà associé, le 20 janvier, avec le groupe britannique Scottish and Southern Energy (SSE) en créant une coentreprise pour tenter d’obtenir la construction de centrales nucléaires sur le marché britannique.
Sur l’échiquier mondial du nucléaire, les groupes français mènent l’offensive: Areva a annoncé mercredi la signature d’un protocole d’accord pour livrer deux à six réacteurs EPR à l’Inde, l’un des marchés les plus alléchants pour l’industrie.
L’attribution par la France fin janvier d’un deuxième réacteur nucléaire EPR à EDF, associé à GDF Suez, le nouveau géant de l’énergie se voyant ainsi consacré comme acteur majeur de l’atome civil.
Le groupe pétrolier français Total, qui sera leur “partenaire” sur ce projet, ne cache pas son intérêt pour cette industrie: le nucléaire sera “à terme” dans “le coeur de métier” du groupe, avait souligné son patron, Christophe de Margerie, au printemps 2008.