[04/02/2009 15:11:28] WASHINGTON (AFP)
ésident américain Barack Obama et son secrétaire au Trésor Timothy Geithner à Washington le 29 janvier 2009 (Photo : Saul Loeb) |
Le gouvernement américain va plafonner à 500.000 dollars la rémunération annuelle des dirigeants d’entreprises renflouées par les pouvoirs publics, a indiqué une responsable de l’administration mercredi.
Le président Barack Obama et son secrétaire au Trésor Timothy Geithner devaient en faire l’annonce ce mercredi à 11H00 (16H00 GMT) à la Maison Blanche, a dit cette responsable sous le couvert de l’anonymat.
Elle a indiqué que cette disposition s’appliquerait aux dirigeants de sociétés recevant des “fonds exceptionnels”, mais n’a pas fourni plus de précisions sur les conditions d’application.
Les cadres de ces entreprises ne pourront pas toucher de rémunération variable en plus de leur salaire de base, à l’exception de dividendes sur les actions qu’ils possèdent, écrit le quotidien The New York Times.
Il s’agit à l’évidence de répondre à ce que M. Obama décrit comme la colère des contribuables américains quand ils voient que dans le contexte d’une grave crise économique ils doivent mettre la main à la poche pour maintenir à flot des institutions financières par exemple dont on leur décrit la survie comme essentielle, mais que ces entreprises continuent à verser des primes considérables ou à permettre à leurs dirigeants de mener grand train.
“Si le contribuable vous aide, vous avez certaines responsabilités, dont celle de ne pas vivre comme un nabab”, a dit M. Obama aux chaînes de télévision mardi en indiquant qu’il annoncerait ce mercredi de nouvelles “règles de conduite”.
“Nous venons d’apprendre que certaines personnes continuent à toucher d’énormes primes bien qu’elles reçoivent l’argent du contribuable, et je crois que cela rend l’opinion publique furieuse”, a-t-il dit.
Jeudi dernier, il s’était emporté, comme jamais depuis qu’il est président, contre les primes “honteuses” que les sociétés de Wall Street ont continué à verser à leurs employés en 2008 alors que le secteur financier bénéficiait de l’aide fédérale et en particulier d’un plan de 700 milliards de dollars lancé sous son prédécesseur George W. Bush.
Ce plan visait à stabiliser et relancer le système financier pour que le crédit circule à nouveau, et que reprennent l’investissement et la consommation.
Mais les règles dont l’administration républicaine l’avait assorti étaient beaucoup moins restrictives que le plafond de 500.000 dollars. Ce seuil que M. Obama s’apprêtait à annoncer est bien en dessous de ce que gagnent certains des patrons de sociétés aidées par l’Etat.
La question de nouvelles “règles de conduite” se pose avec d’autant plus d’acuité que la première tranche seulement du fonds de 700 milliards a été allouée, que l’utilisation faite de cet argent est très contestée et que l’administration Obama réfléchit à la manière d’utiliser la deuxième tranche, voire à la nécessité de demander plus d’argent.
Or, avec l’aggravation de la crise, un nouveau choeur d’appels à l’aide fédérale est possible.
Les mesures que devaient annoncer MM. Obama et Geithner ne s’appliqueraient pas rétroactivement aux établissements ayant déjà bénéficié d’une recapitalisation sur fonds publics, dit le New York Times.
Face à une crise profonde, M. Obama défend la nécessité d’un gigantesque plan de relance de quelque 900 milliards de dollars actuellement en débat au Congrès; de mesures cruciales pour dégripper le système financier; mais aussi de règles sur la rétribution des dirigeants pour rétablir l’indispensable confiance des Américains.