énateurs lors d’une conférence au Capitole à Washington, le 3 février 2009 (Photo : Mark Wilson) |
[04/02/2009 23:36:29] WASHINGTON (AFP) Les tractations se poursuivaient mercredi au Sénat américain autour du plan de relance économique qui atteint désormais plus de 900 milliards de dollars tandis que les républicains, appuyés par certains démocrates, exigent des coupes drastiques dans les dépenses.
Mardi soir, les sénateurs ont adopté un amendement de 11 milliards de dollars en faveur de déductions fiscales pour les acheteurs de voitures neuves. Ils ont également approuvé l’ajout dans le plan de 6,5 milliards de dollars pour la recherche médicale.
Ces dernières évolutions ont fait passer de 884 à plus de 900 milliards de dollars la facture totale du plan de relance, dont le Sénat a entamé l’examen lundi.
Mais cette inflation soudaine n’empêche pas les républicains et quelques démocrates d’oeuvrer à en faire baisser le coût global, qu’ils jugent exorbitant.
La première victime de ce dégraissage a été mardi soir Hollywood, dont les sociétés de production devaient bénéficier d’allégements fiscaux pour plus de 200 millions de dollars. “Hollywood se porte bien”, avait dit mardi le sénateur républicain John McCain, candidat malheureux à la présidentielle, avant de voter contre cette disposition.
Les contre-propositions fusent côté républicain, certains allant jusqu’à réclamer une réécriture complète du projet démocrate.
Mercredi, des républicains de la Chambre des représentants, qui ont voté “non” au plan de relance de 819 milliards de dollars la semaine dernière, se sont joints aux sénateurs du même parti, pour exiger une refonte du plan.
“Tenez bon, il existe une solution, les Américains sont avec vous”, a dit le représentant Tom Price aux sénateurs.
Dans une contre-proposition, le sénateur républicain John Ensign prévoit ainsi un plan de 500 milliards de dollars, dont 300 milliards de mesures visant à répondre à la crise du logement.
John McCain a avancé mardi sa propre proposition: un plan de 445 milliards dont 275 en réductions d’impôts pour les entreprises et les particuliers.
Par ailleurs, le sénateur a déposé mercredi un amendement supprimant une clause protectionniste controversée, intitulée “Achetez américain” (“Buy american”) qui interdirait l’achat d’acier étranger pour des projets financés dans le cadre du plan.
En outre, le sénateur démocrate Ben Nelson travaille avec la sénatrice républicaine Susan Collins pour “retirer du plan des mesures qui ne stimuleront pas l’économie”, a dit à l’AFP mercredi un porte-parole de M. Nelson. Le sénateur démocrate parle de “dizaines de milliards” à enlever du projet de loi.
Mercredi, le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell a assuré devant le Sénat qu’il y a “plein de marge de manoeuvre pour tailler” dans les dépenses.
Par ailleurs, parmi les démocrates les plus au centre, des voix se font entendre en faveur d’une plus grande ouverture aux idées républicaines, notamment sur la réduction des coûts.
“Des coupes devraient être faites. Ensuite, il devrait y avoir une redistribution. Si nous faisons cela, je pense que le projet de loi sera meilleur et que nous aurons plus de soutiens républicains”, a dit la sénatrice Mary Landrieu.
Selon un sondage Rasmussen publié mercredi, 50% des électeurs américains estiment que le plan de relance est susceptible “d’aggraver la situation”.