Jean-Claude Trichet fait miroiter une baisse de taux en mars

[05/02/2009 17:19:09] FRANCFORT (AFP)

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ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

Le président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet a fait miroiter jeudi une baisse des taux d’intérêt en mars pour lutter contre la récession, mais exclut pour le moment l’idée de ramener le principal taux à zéro.

La BCE n’exclut pas de baisser les taux directeurs lors de sa prochaine réunion en mars, a déclaré jeudi son président Jean-Claude Trichet au cours d’une conférence de presse. Il n’a pas voulu s’avancer sur son ampleur, entre un quart et un demi point.

Le Français a redit que le niveau de 2% n’était pas le niveau le plus bas imaginable pour le principal taux directeur.

Mais un taux zéro, à l’image de ce qu’ont choisi les Etats-Unis et le Japon, “n’est pas quelque chose que nous considérerions comme approprié pour le moment”, a-t-il dit.

Le conseil des gouverneurs avait décidé plus tôt de garder son principal taux directeur inchangé à 2%, marquant comme prévu une pause après quatre baisses de taux consécutives.

M. Trichet a dressé un sombre tableau des perspectives économiques des seize Etats de la zone euro. Les dernières statistiques indiquent “une croissance très négative du PIB (Produit intérieur brut) au quatrième trimestre 2008”, a-t-il dit.

“Nous continuons à prévoir une faiblesse persistante de l’activité économique dans la zone euro sur les trimestres à venir”, qui subiront encore les effets négatifs des turbulences financières. Les chutes des prix des matières premières devraient toutefois “soutenir le revenu disponible et donc la consommation dans la période à venir”, a-t-il ajouté.

Ce scénario, déjà peu reluisant, reste soumis “à un degré exceptionnellement élevé d’incertitude”, a-t-il ajouté.

“A terme”, les plans de relance décidés par les gouvernements devraient donner un coup de pouce à la conjoncture en aidant “à restaurer la confiance dans le système financier et à alléger les contraintes dans l’octroi du crédit aux entreprises et aux ménages”, a-t-il espéré.

En ce qui concerne l’inflation, M. Trichet a été contraint de reconnaître que les pressions continuaient à diminuer et que la stabilité des prix était assurée à moyen terme. Le taux d’inflation est descendu à 1,1% sur un an en janvier, selon un chiffre provisoire.

Mais il a toutefois évoqué pour l’avenir des risques d’augmentation des prix, en cas d’une remontée des cours des matières premières.

Et il a aussi réévoqué les risques inflationnistes induits par des salaires élevés. “Il est crucial que ceux qui fixent les prix et les salaires soient à la hauteur de leurs responsabilités”, a-t-il dit.