USA : la clause “Achetez américain” corrigée dans le plan de relance

photo_1233856922499-1-1.jpg
énateurs lors d’une conférence au Capitole à Washington, le 3 février 2009 (Photo : Mark Wilson)

[05/02/2009 18:03:53] WASHINGTON (AFP) Le Sénat américain a assoupli la clause “Buy American” (Achetez américain) sous la pression de la Maison-Blanche et des partenaires commerciaux des Etats-Unis et devait tenter jeudi de tailler dans les quelque 920 milliards de dollars prévus pour sauver l’économie américaine.

Dans un vote à main levée, dans la nuit de mercredi à jeudi, les sénateurs ont adopté un amendement qui change la formulation de la clause protectionniste qui imposait l’achat de métaux et de produits industriels américains pour tout projet financé par le plan de relance.

Après une levée de boucliers de la part de l’Union européenne et du Canada, les sénateurs, encouragés par le président Barack Obama, ont donc mis de l’eau dans leur vin.

Selon le nouveau texte proposé par le sénateur démocrate Byron Dorgan, ces dispositions devront être “appliquées d’une manière cohérente avec les obligations des Etats-Unis en vertu des accords internationaux”.

M. Obama avait qualifié mardi “d’erreur” l’introduction de cette clause, y voyant “une source potentielle de guerre commerciale”.

Mercredi matin, l’ambassadeur de l’Union européenne aux Etats-Unis John Bruton avait estimé qu’introduire “des mesures protectionnistes dans un plan de relance réduit l’effet de relance, notamment au plan mondial du fait de la mise en place d’obstacles artificiels à son utilisation”. Toutefois, le diplomate s’était dit confiant de voir le Congrès des Etats-Unis atténuer la clause protectionniste.

Peu avant l’adoption de l’amendement Dorgan, les sénateurs ont repoussé, par 65 voix contre 31, un autre amendement visant à retirer purement et simplement la clause controversée, présenté par le sénateur républicain John McCain, rival malheureux du président Barack Obama dans la course à la Maison Blanche.

Le gigantesque plan de relance économique américain dont le montant total dépasse les 900 milliards de dollars, est en discussion au Sénat depuis lundi. Un vote pourrait intervenir d’ici la fin de la semaine, mais la minorité républicaine a les moyens de ralentir indéfiniment les débats.

Une première version du plan, d’un montant total de 819 milliards, a déjà été adoptée par la Chambre des représentants à majorité démocrate, sans aucune voix républicaine.

Une fois que le Sénat se sera prononcé, les deux chambres devront confronter leur versions respectives au sein d’une “conférence” chargée de trouver un texte de compromis. La clause “Buy American” pourrait y subir d’autres atténuations.

Les sénateurs ont voté d’autres amendements mercredi soir augmentant davantage le coût total du plan de relance.

Ils ont adopté ainsi un texte visant à offrir une déductions fiscale de 15.000 dollars pour l’achat d’un logement, un mesure qui coûterait 18,5 milliards. Cet amendement adopté à main levée représente un premier pas des démocrates en direction des républicains qui demandent davantage de réductions d’impôts.

Mais devant l’inflation du coût total du plan, plusieurs sénateurs républicains et quelques démocrates réclament des coupes drastiques dans les dépenses prévues.

Le sénateur démocrate Ben Nelson et la sénatrice républicaine Susan Collins, deux parlementaires modérés, ont eu l’aval des chefs démocrates pour travailler à réduire le coût global du plan.

Mme Collins, qui a rencontré Barack Obama mercredi pour lui présenter une liste de réductions des “dépenses inutiles”, devrait annoncer jeudi un projet d’amendement conjoint avec le sénateur Nelson.