Etats-Unis : le Sénat s’approche lentement d’un vote sur le plan de relance

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énateurs lors d’une conférence au Capitole à Washington, le 3 février 2009 (Photo : Mark Wilson)

[05/02/2009 20:21:25] WASHINGTON (AFP) Le Sénat américain, qui a assoupli la clause protectionniste du plan de relance économique, s’approchait lentement d’un vote jeudi après que le président Barack Obama ait indiqué que “le moment de discuter” était terminé.

Les tractations se poursuivaient à grand peine à la chambre haute pour tenter de tailler dans les quelque 920 milliards de dollars du plan.

Devant les derniers obstacles au vote, le président Barack Obama a déclaré jeudi que “le moment de discuter” était “terminé” et que l’heure était venue d’agir.

Peu après, le chef de la majorité démocrate au Sénat américain, Harry Reid, a estimé avoir les voix nécessaires pour un vote dès jeudi en faveur de l’énorme plan de relance.

“Nous espérons voter aujourd’hui. Avons-nous les voix nécessaires ? Nous pensons que oui. Nous pensons que nous pouvons trouver deux républicains de bonne volonté qui veulent agir pour le pays”, a-t-il dit. Les républicains disposent d’une minorité de blocage de 41 sièges sur 100 au Sénat.

Avant d’adopter le plan de relance, le Sénat doit clôturer le débat par un vote formel alors qu’au moins 14 amendements ont été présentés et restent à examiner.

Devant l’inflation du coût total du plan, plusieurs sénateurs républicains et quelques démocrates réclament des coupes drastiques dans les dépenses prévues.

Ainsi, le démocrate Ben Nelson et la républicaine Susan Collins, deux parlementaires modérés, travaillent à réduire le coût global du plan.

Mme Collins, qui a rencontré Barack Obama mercredi pour lui présenter une liste de réductions des “dépenses inutiles”, devait annoncer jeudi un projet d’amendement conjoint avec le sénateur Nelson.

Mercredi, le Sénat a assoupli la clause “Buy American” (Achetez américain) du plan de relance sous la pression de la Maison Blanche et des partenaires commerciaux des Etats-Unis.

Dans un vote à main levée, les sénateurs ont adopté un amendement qui change la formulation de la clause protectionniste qui imposait l’achat de métaux et de produits industriels américains pour tout projet financé par le plan de relance.

Après une levée de bouclier de la part de l’Union européenne et du Canada, les sénateurs, encouragés par Barack Obama, ont donc mis de l’eau dans leur vin.

Selon le nouveau texte proposé par le sénateur démocrate Byron Dorgan, ces dispositions devront être “appliquées d’une manière cohérente avec les obligations des Etats-Unis en vertu des accords internationaux”.

Le gigantesque plan de relance économique américain est en discussion au Sénat depuis lundi.

Les sénateurs ont voté d’autres amendements mercredi soir augmentant le coût du plan de relance. Ils ont adopté ainsi un texte visant à offrir une déduction fiscale de 15.000 dollars pour l’achat d’un logement, une mesure qui coûterait 18,5 milliards. Cet amendement adopté à main levée représente un premier pas des démocrates en direction des républicains qui demandent davantage de réductions d’impôts.

Une première version du plan, d’un montant total de 819 milliards, a déjà été adoptée par la Chambre des représentants à majorité démocrate, sans aucune voix républicaine.

Une fois que le Sénat se sera prononcé, les deux chambres devront confronter leur versions respectives au sein d’une “conférence” chargée de trouver un texte de compromis. La clause “Buy American” pourrait y subir d’autres atténuations.