à Lyon (Photo : Jean-Philippe Ksiazek) |
[05/02/2009 21:30:25] PARIS (AFP) Nicolas Sarkozy a souhaité jeudi “qu’on arrête les délocalisations et que si possible on relocalise” dans l’industrie automobile, et a réaffirmé qu’il demanderait “un engagement” sur “des contreparties” en échange du soutien public.
“Je veux qu’on arrête les délocalisations et que si possible on relocalise”, a-t-il déclaré lors de son intervention télévisée.
“Si on donne de l’argent aux industries automobiles pour se restructurer, ce n’est pas pour apprendre qu’une nouvelle usine va partir en Tchéquie ou ailleurs”, a-t-il dit.
“Je souhaite, parce que c’est bien normal si on donne de l’argent public, qu’on ait des contreparties” en termes “de délocalisation, de relocalisation, de licenciements, de politique de dividendes”, a dit M. Sarkozy qui “souhaite en discuter avec les partenaires sociaux”.
Il a défendu le principe d’un “engagement”. “Vous avez besoin d’argent public, l’Etat vous demande en contrepartie de l’argent public un certain nombre d’obligations”, a-t-il expliqué.
“Qu’on crée une usine Renault en Inde pour vendre des Renault aux Indiens, c’est justifié, mais qu’on crée une usine, de tel constructeur sans citer de nom, en Tchéquie pour vendre des voitures en France, ce n’est pas justifié (…) parce que dans le même temps, l’industrie automobile était bien heureuse de trouver le système social français pour financer les pré-retraites”.
Le chef de l’Etat a relevé que les dirigeants des groupes automobiles chiffraient l’écart de coût “pour construire la même voiture en Tchéquie et en France” à 1.000 euros, dont un tiers pour la taxe professionnelle, “un impôt qui n’existe nulle part ailleurs en Europe”.
M. Sarkozy a aussi répété que l’Etat allait “aider les industries automobiles à investir dans le moteur électrique dans le moteur propre”. Il a aussi noté que le bonus-malus et la prime à la casse avaient permis au marché automobile de rester “à peu près stable” en France en 2008 alors qu’il a nettement reculé aux Etats-Unis (-40%), en Espagne (-38%), en Italie (-25%) ou au Royaume Uni (-30%).
M. Sarkozy a souligné que l’industrie automobile est “face à une crise d’une ampleur considérable qui n’est pas simplement due à ce que nous connaissons aujourd’hui, mais à une mauvaise gestion avant”.
Il a souligné que la production d’automobiles en France était passée de 3,2 millions de véhicules en 2004 à 2,1 millions en 2007, et que la France était devenue “importateur de véhicules” tout en comptant “deux des constructeurs les plus importants d’Europe”.