La BCE ouverte à une baisse des taux, le plan de relance se précise aux USA

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ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Martin Oeser)

[05/02/2009 22:12:27] NEW YORK (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a ouvert la porte jeudi à une nouvelle baisse de ses taux d’intérêt pour faire face à la crise économique, alors que le Congrès s’acheminait vers un vote du plan de relance aux Etats-Unis, où le chômage battait des records.

La BCE a décidé de maintenir son taux directeur à 2%, son président, Jean-Claude Trichet, ne jugeant pas un taux zéro “approprié” pour la zone euro. Mais il n’a pas exclu de baisser les taux en mars.

Face à la débâcle de l’économie, la Banque d’Angleterre (BoE) a sans attendre abaissé son taux directeur d’un demi-point à 1%, un niveau inédit depuis sa création en 1694. La banque centrale tchèque a réduit le sien de 0,50 point à 1,75%.

Ces pays prennent ainsi le chemin des taux japonais et américains, qui flirtent avec zéro.

Aux Etats-Unis, le Sénat s’approchait d’un vote du gigantesque plan de relance de 900 milliards de dollars défendu par l’administration Obama.

Devant les derniers obstacles au vote du plan, déjà adopté par la Chambre des représentants, le président Obama a déclaré que “le moment de discuter” était “terminé” et l’heure était venue d’agir.

Peu après, le chef de la majorité démocrate au Sénat américain, Harry Reid, a estimé avoir les voix nécessaires pour un vote dès jeudi en faveur du plan.

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énateurs lors d’une conférence au Capitole à Washington, le 3 février 2009 (Photo : Mark Wilson)

“Nous espérons voter aujourd’hui. Avons-nous les voix nécessaires ? Nous pensons que oui. Nous pensons que nous pouvons trouver deux républicains de bonne volonté qui veulent agir pour le pays”, a-t-il dit. Les républicains disposent d’une minorité de blocage de 41 sièges sur 100 au Sénat.

Le Trésor américain a par ailleurs fait savoir qu’il annoncerait lundi un nouveau plan de soutien au système financier.

Ces perspectives ont soutenu la Bourse de New York, où l’indice Dow Jones a gagné 1,34%. Auparavant, en Europe, la Bourse de Francfort avait gagné 0,39%, Paris cédé 0,09%, tandis que Londres restait stable (+0,01%).

“On a observé un bon rebond grâce à l’idée que le plan de relance de l’économie pourrait être adopté rapidement, peut-être dès cette semaine”, a commenté à Wall Street l’analyste Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Toujours aux Etats-Unis, le département du Travail a annoncé le plus haut niveau de chômage depuis octobre 1982 pour la semaine close le 31 janvier: le nombre de nouveaux chômeurs inscrits a dépassé la barre des 600.000, soit plus que prédit par les analystes.

Le groupe de cosmétiques américain Estée Lauder a annoncé 2.000 suppressions de postes. Au Canada, le constructeur aéronautique Bombardier annonçait 1.360 suppressions de postes, en raison d’une baisse de la demande pour ses avions d’affaires.

En France, une semaine après la mobilisation syndicale du 29 janvier, le président Nicolas Sarkozy a promis des “mesures sociales” pour répondre à l’inquiétude des Français face à la crise et annoncé la suppression de la taxe professionnelle pour protéger l’activité économique.

Lors d’une intervention radio-télévisée, le chef de l’Etat a confirmé qu’il poursuivrait le cap des réformes “au même rythme”, mais promis que la somme de 1,4 milliard d’euros rapportés par les prêts aux banques servirait à aider les plus démunis.

En Russie, le ministère des Finances met la dernière main à son projet de budget 2009 révisé à la lumière de l’effondrement des cours du pétrole, basé sur un prix moyen du baril de 41 dollars, contre 95 dollars auparavant. Ce projet qui sera présenté vendredi au gouvernement, prévoit un déficit budgétaire de 6,1% du PIB, une première depuis plus de dix ans.