[07/02/2009 11:40:21] WASHINGTON, 6 fév 2009 (AFP)
énateurs tiennent une conférence de presse à Washington le 6 février 2009 (Photo : Chip Somodevilla) |
Les démocrates du Sénat américain ont annoncé vendredi soir être arrivés à un compromis réunissant assez de voix pour faire adopter un plan de relance économique d’au moins 780 milliards de dollars, sous la pression du président Barack Obama et des chiffres catastrophiques du chômage.
Après de longues tractations, une entente a finalement été trouvée pour tailler dans les quelque 920 milliards que le plan de relance avait atteint au fil des ajouts, grâce au travail en coulisses d’un petit groupe de sénateurs “modérés” des deux bords.
“Nous sommes heureux que ce processus progresse”, s’est félicité le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs dans un communiqué.
Mais une grande partie des sénateurs de l’opposition restaient hostiles au plan de relance. Selon le sénateur John McCain, ex-candidat républicain à la présidentielle, si le texte est adopté, cela sera “une bien mauvaise journée pour l’Amérique” et le leader de la minorité républicaine Mitch McConnell a refusé le compromis, arguant qu’en tenant compte des amendements le coût devrait atteindre 827 milliards de dollars.
ésident américain Barack Obama le 5 février 2009 à Washington (Photo : Saul Loeb) |
Selon une source proche de la majorité, l’intention des démocrates est toutefois de maintenir le montant aux alentours des 800 milliards.
Pour faire adopter le plan, les démocrates comptent en fait sur le soutien de trois sénateurs républicains, Olympia Snowe, Arlen Specter et Susan Collins, qui leur donnerait assez de voix pour faire passer le texte.
Plusieurs sénateurs démocrates ont précisé que la répartition des dépenses dans le nouveau plan, qui doit encore être approuvé par le Sénat dans son ensemble, est de 58% pour les investissements de toutes sortes (énergie, éducation, santé, etc…) et de 42% pour les réductions d’impôts.
Un vote pourrait intervenir au cours du week-end, a précisé le leader des démocrates, Harry Reid.
La sénatrice républicaine Susan Collins, qui a conduit les discussions aux côtés du démocrate Ben Nelson, a estimé que le plan aiderait l’économie américaine “à se remettre d’une dangereuse récession” et aiderait “les Américains, qui partout dans le pays sont dans une passe difficile parce qu’ils ont perdu leur emploi”.
Face à la lenteur des tractations, le président Obama avait tapé du poing sur la table. Vendredi après l’annonce d’un bond du taux de chômage, qui a atteint 7,6%, son plus haut niveau depuis septembre 1992, il a déclaré: “Il est inexcusable et irresponsable d’être ainsi bloqué et retardé pendant que des millions d’Américains sont licenciés”.
Les “modérés” s’étaient réunis à huis clos depuis plusieurs jours pour ramener le coût total du plan de relance à un niveau qui lui permettrait de gagner des voix républicaines sans perdre celles des démocrates.
Les républicains, qui cherchaient à obtenir davantage de réductions d’impôts et moins de dépenses publiques dans le plan de relance, disposent d’une minorité de blocage de 41 sièges sur 100 au Sénat.
Le plan était en discussion au Sénat depuis lundi. Une première version, d’un montant total de 819 milliards, a été adoptée par la Chambre des représentants à majorité démocrate, sans aucune voix républicaine.
Si le texte est finalement adopté par le Sénat, il devra être concilié avec celui déjà adopté par la Chambre des représentants. Le texte de compromis sera alors remis au vote dans les deux chambres.