La Norvège présente un plan d’aide au crédit de 11,4 milliards d’euros

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à New York (Photo : Rick Gershon)

[08/02/2009 17:55:48] OSLO (AFP) Le gouvernement norvégien a présenté dimanche un plan de 100 milliards de couronnes (11,4 milliards d’euros) censé huiler son économie en soutenant le crédit aux entreprises et aux particuliers, une aide assortie de strictes conditions sur le salaire des hauts dirigeants de banques.

Dans le haut des attentes, le plan du gouvernement de centre-gauche consiste à créer deux fonds de 50 milliards de couronnes chacun, le premier pour accroître les capitaux de base des banques, le second pour financer les entreprises peinant à trouver des financements.

“Nous faisons cela pour contribuer à renforcer l’emploi, renforcer l’économie norvégienne, aider à la création d’emplois”, a déclaré le Premier ministre, Jens Stoltenberg, lors d’une conférence de presse.

Malgré son importante manne pétrolière, entamée par le recul du cours du baril, la Norvège, cinquième exportateur mondial d’or noir et troisième exportateur de gaz naturel, est elle aussi rattrapée par la crise.

Pour 2009, le gouvernement de centre-gauche table sur une croissance “nulle” du Produit intérieur brut (PIB). Mais bon nombre d’économistes s’attendent à une contraction.

Conséquence de la dégradation de l’économie, le chômage a fait un bond de 0,6 point en janvier pour atteindre 2,6% de la population active, un niveau encore faible par rapport aux autres pays occidentaux mais qui devrait continuer de progresser rapidement.

Le plan présenté dimanche sera conditionné au gel, en 2009 et 2010, des salaires et à l’abandon des bonus des hauts dirigeants gagnant plus de 1,5 million de couronnes par an et “à une politique restrictive de dividende”.

Le débat sur la rémunération des banquiers a fait rage ces dernières semaines en Norvège à l’instar des autres économies occidentales.

“Nous mettons maintenant à la disposition (des banques) les ressources de la communauté et y joignons par conséquent des exigences limitant les salaires et bonus des principaux dirigeants”, a déclaré la ministre des Finances, Kristin Halvorsen.

“L’argent doit servir à accroître le crédit, pas les salaires”, a-t-elle dit.

Les banquiers gagnant moins de 1,5 million de couronnes par an pourront toucher des bonus allant jusqu’à 20% de leur salaire à condition que la somme totale n’excède pas le seuil de 1,5 million.

Sous la pression de l’opinion publique, les dirigeants des principaux établissements financiers avaient par avance accepté un gel de leurs salaires cette année.

Ces nouvelles mesures de soutien au crédit s’ajoutent à un plan de relance de 20 milliards de couronnes dévoilé le mois dernier et à un autre plan de sauvetage du secteur bancaire de 350 milliards de couronnes présenté en octobre.

Ce dernier a aidé les banques à sortir de l’ornière. Officiellement, aucun gros établissement financier norvégien n’est aujourd’hui en danger mais ils ont adopté ces derniers mois une politique restrictive de crédit, grippant le reste de l’économie, malgré une baisse drastique des taux d’intérêt.

Depuis la mi-octobre, la banque centrale norvégienne a réduit son folio (dépôts à vue) de 5,75% à 2,50%.

Une augmentation du capital de base à hauteur de 50 milliards de couronnes devrait permettre de dégager une capacité de crédit supplémentaire de 400 ou 500 milliards de couronnes, selon le gouvernement.

Le deuxième fonds servira à l’achat d’obligations d’entreprises, permettant à ces dernières de se tourner vers l’Etat lorsqu’elles ne trouveront pas de financements auprès des banques.

Le nouveau plan doit encore être adopté par le Parlement, où la coalition de centre-gauche dispose d’une majorité.

Il a été bien accueilli par une partie de l’opposition et le patronat. “Ca va dans la bonne direction”, a commenté Erna Solberg, la présidente du parti Conservateur, sur les ondes de NRK2.