Le ministre allemand de l’Economie Glos va démissionner

[08/02/2009 20:50:40] BERLIN (AFP)

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à Wiesbaden le 87 février 2009 (Photo : Mario Vedder)

Le ministre allemand de l’Economie, Michael Glos (CSU), va démissionner dans les prochains jours: son parti s’y refusait samedi mais la chancelière Angela Merkel a jugé dimanche la situation intenable.

Le chef de l’Union chrétienne-sociale (CSU) Horst Seehofer et la chancelière se sont mis d’accord pour que M. Glos quitte son poste dès qu’un successeur aura été trouvé, ce qui est une question de jours, a indiqué à l’AFP une source à la direction de la CSU, branche bavaroise de la CDU de Mme Merkel.

Les accords régissant la “grande coalition” conservateurs/sociaux-démocrates au pouvoir à Berlin depuis 2005 donnent à la CSU la maîtrise de ce portefeuille.

M. Glos avait créé la surprise samedi en offrant sa démission à sept mois et demi des législatives de septembre et alors que la première économie de la zone euro connaît sa plus grave récession depuis la guerre.

Cette démission “n’aurait pu intervenir à un pire moment”, relevait le quotidien Tagesspiegel dimanche.

Le ministre avait argué de raisons personnelles, notamment son âge, et du besoin de “renouvellement” de son parti, qui a perdu sa majorité absolue aux dernières régionales de Bavière, fin septembre.

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à Berlin (Photo : John Macdougall)

Mais M. Seehofer avait refusé et lui avait réitéré sa “confiance”.

Des discussions ont toutefois eu lieu dimanche entre la CSU et la chancellerie à Berlin, “tout s’est accéléré” et “il était clair que l’on ne pouvait plus maintenir Glos” à son poste, a indiqué à l’AFP une source à la direction du parti bavarois.

Les raisons de l’offre de démission tiennent probablement plus au manque de soutien dont Michael Glos s’estime victime au sein de son propre parti que d’une crise au sein du gouvernement fédéral.

Mais les journaux insistaient à l’unisson dimanche sur la mise à l’écart de M. Glos des grandes décisions prises par le gouvernement pour lutter contre la crise depuis l’automne.

Lors des principaux points de presse sur la crise économique, Mme Merkel avait mis en avant son ministre social-démocrate des Finances, Peer Steinbrück, un économiste, plutôt que M. Glos.

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Le ministre allemand de l’Economie, Michael Glos et Angela Merkel le 19 septembre 2009 (Photo : John Macdougall)

M. Glos, qui aurait préféré être ministre de la Défense plutôt que de l’Economie, s’était disputé avec Mme Merkel sur la question fiscale, prônant d’importantes réductions d’impôts pour encourager la consommation plutôt que d’engager des milliards d’euros dans des investissements lourds pour relancer la croissance.

En outre, le ministre avait été publiquement critiqué par le chef de la CSU pour sa “passivité” pendant la crise. M. Seehofer avait en outre avancé des noms pour succéder au ministre après les législatives. Ce que Michael Glos n’a pas digéré, selon la presse.

Le vice-chancelier Frank-Walter Steinmeier, qui défendra les couleurs social-démocrates (SPD) face à Mme Merkel dans la course à la chancellerie, a jugé dimanche “plus que malheureux qu’on discute de l’avenir du ministre de l’Economie en pleine crise économique”.

Il a appelé les Unions CDU-CSU de Mme Merkel à “remettre de l’ordre” au plus vite dans leurs rangs.

Dans l’opposition, les Verts, qui avaient surnommé M. Glos “le ministre qui n’a pas envie”, ont appelé à la nomination d’un ministre “capable d’apporter de l’énergie dans son travail, au lieu de souffrir”. Le parti de la gauche radicale Die Linke a lui ironisé en estimant que la démission de Glos restera son acte “le plus dynamique” depuis sa prise de fonctions.

Mme Merkel n’a fait aucun commentaire public sur cette affaire.