Allemagne : le ministre de l’Economie Michael Glos démissionne lundi

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évrier 2009 à Munich (Photo : Oliver Lang)

[08/02/2009 23:11:38] BERLIN (AFP) Le ministre allemand de l’Economie, Michael Glos (CSU), a annoncé qu’il démissionnerait lundi, au terme d’un week-end mouvementé où son parti a d’abord dit “non” avant que la chancelière Angela Merkel et la CSU ne jugent la situation intenable.

“Je vais demander à la chancelière demain matin de proposer ma démission au président de la République fédérale”, qui signe les décrets, a déclaré M. Glos tard dimanche soir devant les caméras, à l’issue d’une réunion de crise à la CSU, branche bavaroise de la CDU de Mme Merkel.

Il a assuré qu’une “très bonne solution” allait être trouvée pour le remplacer, mais n’a pas divulgué le nom de son successeur.

Le chef de l’Union chrétienne-sociale (CSU) Horst Seehofer et la chancelière s’étaient mis d’accord dimanche après-midi pour ne pas retenir contre son gré M. Glos, qui avait exprimé dans une lettre à M. Seehofer ses velléités de départ, avait auparavant indiqué à l’AFP une source à la direction de la CSU.

Les accords régissant la “grande coalition” entre les conservateurs (CDU-CSU) et les sociaux-démocrates (SPD) au pouvoir à Berlin depuis 2005 donnent au parti bavarois la maîtrise du portefeuille de l’Economie.

M. Glos, 64 ans, avait créé la surprise samedi en offrant sa démission à sept mois et demi des législatives de septembre et alors que la première économie de la zone euro connaît sa plus grave récession depuis la guerre.

Le ministre avait argué de raisons personnelles, dont son âge, et du besoin de “renouvellement” de son parti, qui a perdu sa majorité absolue aux régionales de Bavière fin septembre.

Mais M. Seehofer avait refusé et lui avait réitéré sa “confiance”.

Dimanche toutefois, “tout s’est accéléré” et “il était clair que l’on ne pouvait plus maintenir Glos” à son poste, selon la source CSU.

Cette démission est apparemment davantage liée au manque de soutien dont Michael Glos s’estime victime au sein de son propre parti qu’aux tensions entre les partenaires de la coalition gouvernementale.

Reste que depuis l’automne, M. Glos aura été quasiment mis à l’écart des grandes décisions prises par le gouvernement pour lutter contre la crise économique, Mme Merkel ayant occupé le devant de la scène avec son ministre social-démocrate des Finances, l’économiste Peer Steinbrück.

M. Glos avait d’ailleurs été publiquement critiqué par le chef de la CSU pour sa “passivité” pendant la crise. Et M. Seehofer avait avancé des noms pour lui succéder après les législatives de septembre prochain. Ce que Michael Glos n’a pas digéré, selon la presse.

Et M. Glos, qui aurait préféré diriger la Défense plutôt que l’Economie, s’était disputé avec Mme Merkel sur la question fiscale, prônant d’importantes réductions d’impôts pour encourager la consommation plutôt que d’engager des milliards d’euros dans des investissements lourds pour relancer la croissance.

Le vice-chancelier Frank-Walter Steinmeier, qui défendra les couleurs social-démocrates (SPD) face à Angela Merkel dans la course à la chancellerie, a jugé dimanche “plus que malheureux qu’on discute de l’avenir du ministre de l’Economie en pleine crise économique”.

Dans l’opposition, les Verts, qui avaient surnommé M. Glos “le ministre qui n’a pas envie”, ont appelé à la nomination d’un ministre “capable d’apporter de l’énergie dans son travail, au lieu de souffrir”.

Le parti de la gauche radicale Die Linke a lui ironisé en estimant que la démission de Glos restera son acte “le plus dynamique” depuis sa prise de fonctions.

Mme Merkel n’a fait aucun commentaire public pendant le week-end.