é le 9 janvier 2009 à Sunderland (Angleterre) (Photo : Andrew Yates) |
[09/02/2009 07:58:58] TOKYO (AFP) Le constructeur automobile japonais Nissan a annoncé lundi la suppression de 20.000 postes de travail entre avril 2009 et mars 2010, afin de surmonter les pertes occasionnées par la crise mondiale.
“En réaction à cette crise, qui n’est pas de notre fait, nous devons réévaluer nos effectifs mondiaux”, a déclaré lors d’une conférence de presse le PDG du groupe, Carlos Ghosn, au cours d’une conférence de presse.
Frappé par l’effondrement du marché automobile mondial et la flambée du yen face au dollar et à l’euro, Nissan a révisé en forte baisse ses prévisions financières pour l’exercice 2008-2009, qui se termine en mars. Il prévoit désormais une perte nette annuelle de 265 milliards de yens (2,2 milliards d’euros) au lieu du bénéfice de 160 milliards auparavant escompté.
Nissan table en outre sur une perte d’exploitation de 180 milliards, et sur une chute de 23,3% de son chiffre d’affaires, à 8.300 milliards de yens.
“Les pires scénarios possibles se sont systématiquement réalisés” en termes de changes et de conditions et marché, a commenté M. Ghosn. “Nous devons protéger notre entreprise face à cette situation”, a-t-il plaidé.
Nissan est déjà tombé dans le rouge au troisième trimestre de 2008-2009 (octobre-décembre), avec une perte nette de 83,2 milliards (693 millions d’euros) et une perte d’exploitation de 99,2 milliards (827 millions d’euros). Son chiffre d’affaires trimestriel a chuté de 34,4% sur un an à 1.816,5 milliards de yens (15,1 milliards d’euros).
à Davos (Suisse) (Photo : Pierre Verdy) |
Toujours au troisième trimestre, les ventes mondiales de véhicules ont dégringolé de 18,6% sur un an, à 731.000 unités.
Outre les suppressions de postes, Nissan va mettre en place un système de “partage du travail” parmi son personnel, réduire les horaires de travail ou instaurer des jours de fermeture dans ses usines, et abaisser les rémunérations de ses dirigeants. Ces mesures visent à réduire de 20% (de 875 milliards à 700 milliards de yens) les dépenses de personnel dans les pays où ces coûts sont élevés, a précisé le groupe dans un communiqué.
“Nous pourrions réduire les capacités de production, mais nous n’avons aucun projet de fermer des usines”, a cependant affirmé M. Ghosn.
“Cette crise ne va pas durer éternellement. Nous pensons que nous pourrons utiliser à nouveau ces installations quand la crise sera finie”, a-t-il ajouté.
Parmi les autres mesures d’austérité annoncées lundi, Nissan va suspendre sa participation dans un projet d’usine commune avec son partenaire français Renault à Tanger, dans le nord du Maroc. Un autre projet commun avec Renault, en Inde, va être révisé.
Le plan stratégique “GT 2012” dévoilé l’an denier sera suspendu. Nissan réduira en outre sa production de 787.000 unités pendant l’exercice en cours.