USA : le Trésor repousse à mardi son annonce sur le sauvetage des banques

photo_1234114767882-1-1.jpg
ésident américain Barack Obama et son secrétaire au Trésor Timothy Geithner, le 4 février 2009 à Washington (Photo : Saul Loeb)

[09/02/2009 08:40:31] WASHINGTON (AFP) L’annonce du nouveau plan de sauvetage des banques du gouvernement Obama a été repoussée de lundi à mardi, le pouvoir annonçant concentrer son attention sur l’adoption du plan de relance économique au Congrès.

“Nous consacrons toute notre attention à travailler avec le Congrès pour faire passer” la loi sur le plan de relance, a indiqué le département du Trésor dimanche dans un communiqué.

Les sénateurs américains doivent voter lundi sur le plan de relance économique discuté depuis plusieurs semaines au Congrès et dont le coût total a été ramené à 780 milliards de dollars. Le Sénat devra ensuite trouver un compromis avec la Chambre des représentants, qui a adopté un plan de 819 milliards de dollars.

Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, doit désormais annoncer les grandes lignes du nouveau plan pour les banques lors d’une conférence de presse prévue pour mardi à 11h00 (16h00 GMT).

Le président Barack Obama a fait de l’adoption rapide de son plan de relance économique, censé créer ou sauvegarder trois à quatre millions d’emplois, sa priorité de politique nationale et veut pouvoir promulguer le texte avant la Journée du Président (le 16 février).

Pour le Trésor, le plan de relance est “crucial pour endiguer la crise économique, mais il ne résoudra pas à lui seul tous les problèmes”, car il faut aussi stabiliser le système financier.

Le plan préparé par M. Geithner est censé modifier et compléter celui de 700 milliards de dollars voté en octobre par le Congrès.

M. Geithner doit préciser la façon dont l’Etat compte utiliser la deuxième moitié des ces fonds (un peu plus de 350 milliards de dollars ayant déjà été alloués), et le mécanisme qu’il entend créer pour délester les banques des montagnes d’actifs invendables accumulés pendant la dernière bulle immobilière.

Cette action devait être au coeur du plan du gouvernement précédent, mais celui-ci y avait renoncé du fait de la complexité et du coût de sa mise en oeuvre.

Interrogés dimanche sur des télévisions, Larry Summers, conseiller économique du président Obama, et Christina Romer, présidente du Conseil des conseillers économiques de la Maison Blanche, ont pris soin de ne pas répondre clairement aux journalistes leur demandant si le gouvernement comptait demander au Congrès des fonds supplémentaires.

Le plan du Trésor ne semblait pas totalement arrêté dimanche. Selon les dernières fuites dans la presse américaine, le gouvernement aurait renoncé à racheter directement les actifs douteux des banques, préférant un mécanisme incitant des investisseurs privés à le faire.

Les banques recevraient par ailleurs une nouvelle injection de capitaux publics, assortie de normes plus draconiennes que par le passé. Le Trésor a redit dimanche qu’il allait imposer des “conditions nouvelles pour que l’argent des contribuables soit dépensé de manière plus responsable, mieux contrôlée et plus transparente”.

Le plan prévoirait aussi d’augmenter l’échelle d’un programme de la Réserve fédérale doté de 220 milliards de dollars et destiné à relancer le crédit à la consommation.

Une chose était certaine: au moins 50 milliards de dollars seront consacrés à aider les propriétaires de leur logement menacés de saisie immobilière.

Selon le Wall Street Journal, les banques bénéficiant de l’aide de l’Etat pourraient se voir contraintes de modifier les plans de remboursements des propriétaires en détresse.

Selon le New York Times de lundi, M. Geithner devrait annoncer des mesures visant à encourager les fonds d’investissements, les fonds privés et les autres institutions financières à racheter les actifs “contaminés” des banques. Entre autres, le gouvernement américain garantirait une valeur plancher pour ces actifs toxiques, afin de contrer la réticence des investisseurs à les acheter.

Le Trésor américain devrait également injecter des capitaux supplémentaires dans certaines banques, ainsi que permettre à de nombreux propriétaires immobiliers défaillants d’éviter une saisie, ajoute le journal.