L’Allemagne se dote dans l’urgence d’un nouveau ministre de l’Economie

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à Munich (Photo : Lennart Preiss)

[09/02/2009 10:46:12] BERLIN (AFP) Un conservateur de 37 ans a été choisi lundi en catastrophe pour succéder au ministre de l’Economie allemand, dont la démission en pleine crise économique et en pleine année électorale met la chancelière Angela Merkel dans l’embarras.

Karl-Theodor zu Guttenberg, secrétaire général du parti conservateur CSU, va hériter du portefeuille, a annoncé lors d’une conférence de presse le patron de la formation bavaroise, Horst Seehofer. Il sera le plus jeune ministre de l’Economie de l’histoire de la République fédérale.

C’est à la CSU, alliée bavaroise de la CDU de Mme Merkel, qu’il appartient de pourvoir le ministère de l’Economie, en vertu du partage de pouvoir au sein de la “grande coalition” de gouvernement qui rassemble les conservateurs (CSU/CDU) et les sociaux-démocrates (SPD).

Le jeune baron apparaît comme un choix dans l’urgence. M. zu Guttenberg n’était secrétaire général de son parti que depuis trois mois environ, et il est réputé spécialiste de politique étrangère.

La démission ce weekend de Michael Glos, 64 ans, ministre de l’Economie depuis 2005, a pris tout le monde par surprise, à commencer par son propre parti et par la chancelière.

La CSU comme la chancellerie ont d’abord voulu empêcher le départ en retraite de ce cacique du parti bavarois, malgré sa lassitude manifeste, avant de s’y résoudre.

La démission de Michael Glos tombe au plus mauvais moment: l’Allemagne traverse la pire crise économique de son histoire récente, avec une récession attendue de 2,25% cette année, tandis que le gouvernement se débat entre plans de relance et sauvetages bancaires.

Ce retrait est un revers pour la CSU, qui vient tout juste de se mettre en ordre de bataille derrière son nouveau chef Horst Seehofer et voudrait peser davantage sur les affaires gouvernementales.

Et l’affaire est plus qu’embarassante pour Angela Merkel, qui se voit souvent reprocher de ne pas tenir ses troupes conservatrices, à un peu plus de sept mois des élections législatives.

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émissionnaire, le 8 février 2009 à Munich (Photo : Oliver Lang)

Les sociaux-démocrates, eux, boivent du petit lait.

“Il faut au plus vite remettre de l’ordre dans les rangs conservateurs. C’est un défi pour l’autorité de M. Seehofer et de Mme Merkel”, a commenté le secrétaire général du SPD Hubertus Heil, interrogé par la chaîne N24.

Le député SPD Thomas Oppermann a lui dit au quotidien Hannoversche Allgemeine Zeitung qu’il était inutile de chercher un successeur à M. Glos: “Le ministre des Finances Peer Steinbrück peut très bien reprendre son portefeuille.”

De fait, le grand argentier social-démocrate monopolise le devant de la scène depuis l’automne dernier, en tandem avec Mme Merkel.

Le nouveau ministre de l’Economie aura fort à faire pour exister à l’ombre de ce tandem et pour effacer le mauvais souvenir laissé par son prédécesseur.

Michael Glos a brillé par sa passivité depuis le début de la crise économique. Cet amateur de joutes parlementaires n’a jamais semblé à l’aise avec un portefeuille accepté à contre-coeur, en raison de la défection du meneur de la CSU d’alors, Edmund Stoiber.

Lundi, le quotidien Financial Times Deutschland avait d’ailleurs ce titre assassin à propos de sa démission surprise: “Pour la première fois, Glos s’impose.”