GB/bonus : “Pas de prime à l’échec” dit Brown, l’opposition contre le rapport

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évrier 2009 à Londres (Photo : John Stillwell)

[09/02/2009 15:47:44] LONDRES (AFP) Le Premier ministre britannique Gordon Brown a souligné lundi “qu’il ne devait pas y avoir de prime à l’échec” en matière de bonus bancaires, après l’annonce du lancement par le ministère des Finances d’un rapport sur le sujet dans les milieux bancaires britanniques.

Le lancement de ce rapport a été critiqué par l’opposition, qui l’a jugé dilatoire.

M. Brown a estimé devant une assemblée d’économistes à Londres que cette politique de fermeté serait poursuivie “sans concession” et ajouté que les banques dans lesquelles l’Etat détient une part majoritaire ne paieraient aucun bonus aux membres du conseil d’administration et aucun dividende aux actionnaires cette année.

“Je pense qu’en tant que société, nous devons soutenir le travail, l’effort, l’entreprise et la prise de risque raisonnable”, a-t-il dit. Pour lui, “il ne faut tolérer d’aucune manière, mais au contraire punir les prises de risques irresponsables et excessives”.

Le gouvernement entend démontrer que “la vieille culture du bonus de court terme est révolu, qu’il n’y a pas de prime à l’échec, mais au contraire des pénalités pour l’échec, et qu’à l’avenir il doit y avoir une récompense pour le succès, mais un succès à long terme, durable, et non pas des gains de court terme”, a-t-il encore lancé.

Sir David Walker, une figure de la City, s’est vu confier un rapport sur les erreurs des banques dans la crise financière, qui comprendra une étude de l’encouragement du risque par les bonus.

Le leader conservateur David Cameron a accusé le gouvernement de s’être “endormi sur l’ouvrage”, jugeant la situation “honteuse” et affirmant que les petites entreprises étaient “furieuses”. M. Cameron a cependant reconnu que son parti ne refuserait pas de donation de banquiers ayant accepté un bonus. “Ca serait plus utile que d’aller s’acheter une nouvelle Ferrari”, a-t-il estimé.

“C’est le genre d’opération de camouflage typique de l’establishment britannique”, a lancé le porte-parole des libéraux-démocrates Vince Cable, qui juge que le gouvernement “gagne du temps pour éviter quoi que ce soit qui fâche les banquiers”, au lieu selon lui “de s’attaquer résolument au problème comme le président Obama, les Suisses et d’autres”.

Le gouvernement paraît gêné aux entournures par le fait que certains bonus sont liés aux contrats d’embauche. La secrétaire générale du Trésor Yvette Cooper a considéré lundi que les dirigeants de banques dépendant des contribuables avait “la responsabilité morale” de songer à abandonner leur bonus pour cette année”, tout en soulignant qu’il “y avait parfois des obligations légales auxquelles il n’était pas possible d’échapper” pour les bonus versés au reste du personnel.

La veille déjà, le ministre des Finances Alistair Darling a laissé entendre qu’il ne pourrait pas s’opposer à ce que le personnel de Royal Bank of Scotland, détenue à près de 70% par l’Etat, reçoive un milliard de livres (1,1 milliard d’euros) de bonus cette année, notamment dans les parties de la banques qui n’ont pas connu de pertes.

Le porte-parole de M. Brown a assuré que celui-ci “était très en colère” contre les banques et pensait que “ceux qui pourraient recevoir un paiement substantiel auquel ils ont droit pourraient se poser la question de savoir s’ils devraient ou non l’accepter”.