[09/02/2009 21:30:04] PARIS (AFP)
évrier 2009 à L’Elysée (Photo : Michel Euler) |
Le gouvernement a annoncé lundi 7,8 milliards d’euros d’aides pour sortir l’automobile de la crise, dont 6 mds de prêts à taux préférentiels pour Renault et PSA Peugeot Citroën, en contrepartie d’engagements sur le maintien de la production en France.
“Pour (leurs) permettre de préparer sereinement l’avenir, l’Etat va accorder à chacun de nos grands constructeurs, un prêt de 3 milliards d’euros d’une durée de 5 ans”, a déclaré le président Nicolas Sarkozy à l’issue d’une rencontre avec les responsables de la filière.
Renault Trucks, filiale du suédois Volvo spécialisée dans la construction de poids lourds, bénéficie également d’un coup de pouce du même type à hauteur d’environ 0,5 milliard.
Ces prêts sont assortis d’un taux d’intérêt variable qui commence à 6%, au lieu des 11 à 12% consentis actuellement par les banques.
En échange, “Renault et PSA ont pris un engagement de ne fermer aucun de leurs sites pendant la durée de ces prêts et de tout faire pour éviter les licenciements”, a insisté M. Sarkozy.
“La France va conserver une industrie automobile puissante et une capacité de production sur le sol national”, a-t-il assuré.
ën Christian Streiff, le 9 octobre 2008 au salon de l’automobile de Paris (Photo : Philippe Wojazer) |
Renault avait “absolument besoin de ce prêt”, s’est félicité Patrick Pelata, directeur général délégué du constructeur.
Les deux groupes ont confirmé s’être engagés à ne pas fermer de site en France pendant toute la durée du prêt et ont promis de ne pas lancer de plan social en 2009 en France. “Tous les départs resteront sur la base du volontariat”, a affirmé le patron de PSA, Christian Streiff, au sortir de l’Elysée.
Le groupe a ajouté qu’il lancerait “dans les deux ans à venir, dans chacune de ses cinq usines de montage françaises, un à plusieurs nouveaux modèles de véhicules”.
Devançant d’éventuelles critiques de Bruxelles, le secrétaire d’Etat à l’Industrie, Luc Chatel, a affirmé que ce plan respectait pleinement les règles européennes de la concurrence et n’avait “rien d’une mesure protectionniste”.
Outre ces prêts de l’Etat, M. Sarkozy a également annoncé le doublement à 2 milliards d’euros de l’aide aux établissements financiers des deux constructeurs qui financent les achats de voitures à crédit, et le doublement de l’aide aux sous-traitants (600 millions d’euros).
Le fonds sectoriel d’aide aux sous-traitants est alimenté à la fois par l’Etat et par les deux constructeurs. Chacune des parties rajoutera 100 millions d’euros dans l’enveloppe.
évrier 2009 à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka) |
Ce “pacte automobile” comporte en outre une convention augmentant l’indemnisation du chômage partiel, en contrepartie du maintien de l’emploi.
La part de l’Etat dans le paiement de l’heure chômée va passer de 1,50 à 1,75 euro, selon les termes de cette convention conclue entre l’Etat et les constructeurs pour une durée de trois mois, renouvelable une fois.
Ces mesures viennent s’ajouter aux deux coups de pouce du gouvernement en décembre: un milliard d’euros accordé aux filiales de crédit des constructeurs et la prime à la casse qui permet à l’acheteur d’une voiture particulière de bénéficier d’une prime de 1.000 euros s’il met au rebut un véhicule de plus de dix ans.
Ces aides n’ont jusqu’ici pas permis d’endiguer la crise traversée par l’automobile depuis l’été 2008, contraignant à des fermetures temporaires de sites en France en fin d’année. Lundi, Nissan, détenu à 44% par Renault, a annoncé 20.000 suppressions de postes dans le monde.
Les ventes de voitures en France ont reculé de 7,9% en janvier après -14% en novembre et -15,8% décembre. Les ventes de Renault ont chuté de 20,9% en janvier et celles de PSA de 11,2%.