Vague de chiffres catastrophiques au Japon, inquiétants en Europe

[09/02/2009 18:20:20] PARIS (AFP)

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évrier 2009 à Tokyo (Photo : Toru Yamanaka)

Suppressions de 20.000 postes chez Nissan, effondrement de l’excédent courant du Japon, recul de l’excédent commercial de l’Allemagne en 2008, produit intérieur brut de la France attendu en baisse au premier trimestre: ces mauvaises nouvelles confirmaient lundi une aggravation de la conjoncture économique.

La crise frappe durement le Japon qui a publié lundi une série de chiffres catastrophiques.

Le constructeur automobile Nissan poursuit les plans sociaux: 20.000 postes supplémentaires seront supprimés au cours de l’exercice 2009-2010 qui démarre le 1er avril.

“Nous sommes frappés par trois difficultés en même temps: crise du crédit, récession économique et renforcement du yen”, a déploré Carlos Ghosn, président de Nissan, estimant que “les pires scénarios possibles se sont systématiquement réalisés” ces derniers mois.

Plus globalement, l’excédent courant du Japon s’est effondré de 92,1% sur un an en décembre, et a subi une chute record pour l’ensemble de 2008 en raison d’un recul des exportations et des rendements des investissements japonais à l’étranger.

En outre, le nombre de faillites d’entreprises au Japon a bondi de 30,2% en janvier par rapport au même mois de 2008, à cause des répercussions de la crise.

En Europe, l’excédent commercial de l’Allemagne, qui traverse sa pire crise économique depuis 1945, a également reculé, de 8,7% en 2008 par rapport à 2007, en raison d’exportations moins dynamiques que les importations, pour atteindre 178,2 milliards d’euros.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a plaidé lundi pour “une meilleure coordination” des politiques économiques des pays européens qui, les uns après les autres, préparent “leurs propres plans” face à la récession.

En France, la banque centrale a estimé que le produit intérieur brut devrait baisser de 0,6% au premier trimestre 2009, après un recul attendu au dernier trimestre, ce qui marquerait le début de la récession attendue.

La plupart des économistes et le gouvernement estiment que le PIB du dernier trimestre a été très mauvais, anticipant une chute de l’ordre de 1%.

Pour venir en aide au secteur automobile, l’Etat français va consentir deux prêts participatifs de 3 milliards d’euros chacun à Renault et PSA Peugeot Citroën et un crédit d’environ 0,5 milliard à Renault Trucks (groupe Volvo) en échange de la pérennité des sites d’assemblage, a annoncé lundi le président Nicolas Sarkozy.

En échange de ces prêts consentis sur cinq ans, a souligné M. Sarkozy, Renault et PSA ont pris “l’engagement de ne fermer aucun de leurs sites pendant la durée de ces prêts et de tout faire pour éviter les licenciements”.

Aux Etats-Unis, les sénateurs doivent voter lundi sur le plan de relance économique discuté depuis plusieurs semaines au Congrès et dont le coût total a été ramené à 780 milliards de dollars. Le Sénat devra ensuite trouver un compromis avec la Chambre des représentants, qui a adopté un plan de 819 milliards de dollars.

L’annonce du nouveau plan gouvernemental de sauvetage des banques américaines, qui doit venir modifier et compléter celui de 700 milliards de dollars (540 milliards d’euros) voté en octobre par le Congrès à la demande du gouvernement précédent, a en revanche été repoussé à mardi.

Malgré l’avalanche de mauvaises nouvelles, les Bourses européennes ont terminé en légère hausse lundi, Paris progressant de 0,39%, Francfort de 0,48% et Londres de 0,37%.

A la mi-séance de la Bourse de New York, le Dow Jones perdait 0,25% et le Nasdaq 0,28%.

Tokyo avait auparavant terminé en baisse de 1,33%