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| ésident de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, le 9 février 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget) |
[09/02/2009 22:32:56] BRUXELLES (AFP) Le forum des ministres des Finances de la zone euro, l’Eurogroupe, a appelé lundi les entreprises à éviter le recours aux licenciements collectifs face à la crise économique et à privilégier le chômage partiel, du fait de la situation “inquiétante” de l’emploi.
“Nous pensons que le recours rapide et sans nuance à des licenciements collectifs ne constitue pas la bonne méthode”, a déclaré le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion à Bruxelles.
“Nous voudrions que, dans la mesure du possible, les entreprises utilisent le plus largement possible le chômage partiel”, a-t-il ajouté, précisant que “les entreprises, avec les pouvoirs publics, combineraient la mise en application des mécanismes de chômage partiel” avec “des offres de formation” pour “ceux qui sont concernés par le chômage partiel”.
Un document approuvé lors de la réunion recommande d’avoir recours à des “mesures ciblées” pour “aider à faire face aux défis du marché de l’emploi”, dont le travail à temps partiel, qui “pourrait aider à empêcher des licenciements massifs”.
“L’ajustement des heures de travail, adapté aux besoins de la production peut être une source importante de flexibilité sur le marché du travail”, indique ce document, qui souligne par ailleurs que “des mesures de formation ciblées, combinées à des système de travail à temps partiel flexibles, pourraient se montrer très efficaces”.
Cet appel survient alors que le taux de chômage en zone euro et dans l’ensemble de l’Union européenne ne cesse de grimper depuis plusieurs mois. Une conséquence de la pire récession qu’ait connue l’Europe depuis la Deuxième guerre mondiale.
La situation sur le marché de l’emploi “est inquiétante”, a souligné M. Juncker. “Nous partons de l’idée que les niveaux de chômage vont encore se développer davantage au cours de l’année 2009”, a-t-il dit.
Le taux de chômage dans la zone euro est monté à 8% en décembre son plus haut niveau depuis plus deux ans. Certains pays enregistrent des niveaux particulièrement inquiétants comme l’Espagne, où il atteint 14,4%.
Selon les dernières prévisions de la Commission européenne, la récession devrait s’accompagner d’une hausse du taux de chômage de près de trois points dans la zone euro entre 2008 et 2010.
Une évolution qui risque de nourrir les frustrations et les tensions sociales, alors qu’avec la dérégulation progressive des marchés du travail dans de nombreux pays européens depuis plus de 20 ans, les emplois précaires se multiplient.
La Grèce a déjà été confrontée à des manifestations violentes. Et la grogne sociale se répand dans de nombreux pays d’Europe.
