En Irak, Sarkozy donne son feu vert aux entreprises françaises pour investir

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ésident français Nicolas Sarkozy (g) donne une conférence de presse avec son homologue irakien, Jalal Talabani, le 10 février 2009 à Bagdad (Photo : Khalid Mohammed)

[10/02/2009 11:05:36] BAGDAD (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy a donné mardi à Bagdad son feu vert aux entreprises françaises pour qu’elles investissent en Irak, lors d’une visite suprise, la première d’un chef de l’Etat français dans ce pays.

“Ma venue ici, c’est pour dire aux entreprises françaises: +c’est le moment, venez investir+”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

M. Sarkozy a annnoncé qu’une large délégation d’entreprises françaises, conduite par le Premier ministre français François Fillon et le chef de la diplomatie Bernard Kouchner, viendrait en Irak “d’ici l’été”.

Jusqu’à présent, pour des raisons de sécurité et par crainte des enlèvements, les compagnies françaises n’avaient pas le droit de venir en Irak, mais la sécurité s’est nettement améliorée depuis un an.

Le président français a par ailleurs annoncé la construction prochaine d’une nouvelle ambassade de France à Bagdad et de deux consultats, l’un à Erbil (Kurdistan), l’autre dans la ville portuaire de Bassorah (sud), véritable poumon économique du pays, “afin d’aider ces entreprises qui viendront investir”.

Parmi les domaines envisagés, le président français a cité la défense, le secteur pétrolier avec Total et l’eau. “Nous sommes à l’écoute des demandes que nous feront les Irakiens”, a-t-il dit.

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ésident français Nicolas Sarkozy à Bagdad, le 10 février 2009 (Photo : Khalid Mohammed)

Qualifiée d'”historique” tant par M. Sarkozy que par son homologue irakien Jalal Talabani, cette visite est également la première d’un président européen depuis l’invasion conduite par les Etats-Unis, qui a renversé Saddam Hussein en 2003.

“Je suis venu avec Bernard Kouchner pour dire au peuple irakien la solidarité de la France”, a affirmé le président français à la presse en présence de M. Talabani.

“C’est maintenant qu’il faut aider l’Irak, c’est maintenant qu’il faut s’engager”, a-t-il ajouté, soulignant que sa venue à Bagdad était “la concrétisation de l’engagement de la France à vos côtés”.

“La France croit à l’unité de l’Irak. Le monde a besoin d’un Irak uni, démocratique, souverain et fort. Notre appui sera constant et sans ingérence”, a-t-il assuré. “La France souhaite votre réinsertion dans la région et dans le monde”.

M. Sarkozy s’est aussi engagé à une collaboration “sans limites” de la France à la reconstruction de l’Irak.

“Je suis venu marquer la volonté de la France de participer au développement économique de l’Irak, à la réhabilitation des infrastructures”, a-t-il déclaré. “Notre collaboration n’a pas de limites”.

“Nous souhaitons collaborer sur le plan économique, en matière d’énergie, de reconstruction”, a-t-il précisé.

“Nous pouvons vous aider à former vos élites (…), nous pouvons vous aider s’agissant des forces de police et de sécurité, nous pouvons collaborer, former et équiper aussi l’armée irakienne”, a-t-il poursuivi.

“Et nous pouvons également vous aider sur le plan diplomatique”, a-t-il encore dit. “Notre appui sera constant et sans ingérence”.

La France s’était résolument opposée à l’invasion de l’Irak en 2003, ce qui avait tendu ses relations avec les Etats-Unis.

Après l’Irak, Nicolas Sarkozy devait s’envoler pour Oman, Bahreïn et Koweït, pour une tournée visant à renforcer la position de la France dans ces trois pays du Golfe.

Cette visite est la troisième en Irak pour Bernard Kouchner en tant que ministre des Affaires étrangères, qui s’y était déjà rendu en août 2007 et juin 2008.