éder à internet (Photo : Nigel Treblin) |
[10/02/2009 13:32:34] PARIS (AFP) Dans un bureau qui sent encore la peinture fraîche, les cyberdouaniers repèrent depuis leurs écrans d’ordinateurs les trafics de contrefaçons, de drogue et de tabac qui prolifèrent sur internet pour tenter d’y mettre fin au terme de longues enquêtes.
Pour la première fois, mardi, la direction des douanes avait ouvert à la presse les locaux de la très discrète Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED, 700 personnes), plus petit des services de renseignement français et bras armé des douanes.
Composé de huit analystes du renseignement et de sept enquêteurs, Cyberdouane s’est installé avec ses ordinateurs flambant neufs au rez-de-chaussée des locaux de la DNRED.
Spécialisés dans les nouvelles technologies, ces cyberdouaniers détectent les transactions illicites sur internet par des logiciels utilisant des mots-clé et déclenchent des contrôles douaniers ciblés ainsi que des enquêtes approfondies pour démanteler les réseaux.
à l’Elysée. (Photo : Gerard Cerles) |
Ce tout nouveau service – anciennement une cellule de quatre personnes – a été inauguré mardi par le ministre du Budget Eric Woerth qui a demandé aux douaniers de “doubler” en 2009 leurs résultats dans la lutte contre les fraudes sur internet. En 2008, 21 tonnes de cigarettes et 148.000 articles de contrefaçons, commandés sur internet, ont été saisis par les douaniers dans des colis postaux et du fret express.
“En créant Cyberdouane, l’Etat se donne les moyens de protéger avec efficacité le commerce légal et la sécurité des consommateurs”, a affirmé M. Woerth, soulignant que l’e-commerce, en “très forte croissance” depuis quelques années, avait atteint 20 milliards en 2008 en France.
En 2008, les douaniers ont aussi traité 300 dossiers de trafics illégaux sur internet. L’une de ces enquêtes, qui a duré près d’un an, a permis de démanteler un réseau de vente en ligne de chaussures de sport et d’articles textiles de grandes marques contrefaites.
L’organisateur de ce trafic illégal, un Français installé dans l’Hexagone, faisait livrer ces articles contrefaits depuis la Chine par fret express à ses clients qui commandaient sur différents sites internet via des banques et des organismes de paiement sécurisé.
L’enquête des douaniers a établi que 4,6 millions d’euros de produits contrefaits avaient été ainsi importés et vendus. Ce trafic avait également permis à son initiateur de blanchir 4,4 millions d’euros transférés vers la Suisse, sans compter le non-paiement des droits et taxes (1,8 millions) d’euros.
La création de Cyberdouane, a dit M. Woerth, “fait partie d’un plan d’action ambitieux de lutte contre la cyberdélinquance économique” en énonçant trois priorités : renforcement des moyens de contrôles des douanes, avec la possibilité de simuler des achats dans certaines enquêtes; coopération “accrue” avec les fournisseurs d’accès internet; “responsabilisation” des consommateurs pour qu’il ne soient plus “ni acteur, ni complice, ni victime”.