Sarkozy exhorte les entreprises françaises à investir en Irak

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ésident français Nicolas Sarkozy , le 10 février 2009 à Bagdad (Photo : Ho)

[10/02/2009 21:39:36] BAGDAD (AFP) Le président français Nicolas Sarkozy, a exhorté mardi les entreprises françaises à investir en Irak, où il effectué une visite surprise de quelques heures, après une absence de près de vingt ans due à l’embargo international et à l’insécurité.

“Ma venue ici, c’est pour dire aux entreprises françaises: c’est le moment, venez investir”, a-t-il déclaré à Bagdad lors d’une conférence de presse commune avec le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

M. Sarkozy, premier président français à se rendre en Irak depuis sa création en 1921, a annoncé qu’une large délégation d’entreprises françaises, conduite par le Premier ministre français François Fillon et le chef de la diplomatie Bernard Kouchner, viendrait en Irak “d’ici l’été”.

Après l’invasion conduite par les Etats-Unis en 2003, à laquelle la France s’était opposée, puis l’insécurité qui s’était ensuivie, notamment les rapts d’étrangers, il était fortement déconseillé aux compagnies françaises de venir en Irak. La situation s’est toutefois nettement améliorée depuis un an.

Le chef de l’Etat français a par ailleurs annoncé la construction prochaine d’une nouvelle ambassade de France à Bagdad et de deux consulats, l’un à Erbil (Kurdistan), l’autre dans la ville portuaire de Bassorah (sud), véritable poumon économique du pays, “afin d’aider ces entreprises qui viendront investir”.

Parmi les domaines envisagés, le président français a cité la défense, le secteur pétrolier avec Total et l’eau. “Nous sommes à l’écoute des demandes que nous feront les Irakiens”, a-t-il dit.

Par ailleurs, M. Sarkozy a répondu favorablement a la demande de M. Maliki d’aider son pays à “obtenir la levée des sanctions internationales qui le frappent depuis l’invasion du Koweït” en août 1990.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a commencé à passer en revue une série de résolutions et de sanctions imposées à la suite de l’invasion de l’émirat voisin par Saddam Hussein.

Qualifiée d'”historique” tant par M. Sarkozy que par son homologue irakien Jalal Talabani, cette visite est également la première d’un président européen depuis le renversement de Saddam Hussein en 2003.

“C’est maintenant qu’il faut aider l’Irak, qu’il faut s’engager”, a dit le président français en présence de M. Talabani.

“La France croit à l’unité de l’Irak. Le monde a besoin d’un Irak uni, démocratique, souverain et fort. Notre appui sera constant et sans ingérence”, a-t-il assuré.

Il s’est aussi engagé à une collaboration “sans limites” de la France à la reconstruction de l’Irak. “Nous pouvons vous aider à former vos élites (…), nous pouvons vous aider s’agissant des forces de police et de sécurité, nous pouvons collaborer, former et équiper aussi l’armée irakienne”, a-t-il poursuivi.

A Oman, où M. Sarkozy s’est rendu après sa visite à Bagdad, il a qualifié l’Irak d'”enjeu absolument majeur pour notre économie”.

“Il y a tout à reconstruire en Irak, absolument tout. Pour les entreprises françaises et les emplois des Français, c’est absolument immense”, a-t-il expliqué, soulignant également que “politiquement, l’Irak est un pays extrêmement important pour l’équilibre de la région”.

Après Oman, Nicolas Sarkozy doit se rendre mercredi à Bahreïn et au Koweït dans le cadre d’une tournée visant à renforcer la position de la France dans ces trois pays du Golfe.