USA : le secrétaire au Trésor n’exclut pas qu’il faille davantage pour sauver les banques

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évrier 2009 à Fort Myers en Floride (Photo : Jim Watson)

[10/02/2009 21:57:22] WASHINGTON (AFP) Le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner a assuré mardi devant le Sénat qu’il ne venait pas demander des fonds supplémentaires pour sauver les banques, mais a souligné qu’on ne pouvait pas “honnêtement” exclure une telle possibilité pour l’avenir.

“Je ne suis pas ici devant vous aujourd’hui pour vous demander d’autoriser des ressources supplémentaires”, a déclaré M. Geithner devant la Commission bancaire du Sénat, à qui il venait de présenter son plan de stabilisation financière dévoilé quelques heures plus tôt.

“Je veux être honnête cependant, et je pense que ce plan va coûter cher à la Nation et qu’il nécessitera des ressources substantielles”.

“A mesure que nous affinerons les détails de ce plan en consultation avec vous, nous saurons mieux ce qui sera nécessaire pour le faire fonctionner et s’il nous faut des ressources supplémentaires”, a-t-il ajouté.

Le plan de M. Geithner prévoit la création d’une structure à capitaux publics et privés pour délester les banques du fardeau des actifs invendables qui plombent leur bilan depuis l’éclatement de la bulle immobilière.

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énatrice républicaine Susan Collins, qui a voté le plan de relance, le 10 février 2009 à Washington (Photo : Mark Wilson)

Il prévoit aussi un programme potentiellement gigantesque de relance du crédit à la consommation et aux entreprises ainsi que de nouveaux renflouements de banques sur fonds publics, et une aide aux propriétaires immobiliers.

Le total des nouvelles sommes allouées mardi par le Trésor atteint au minimum 230 milliards de dollars, alors qu’il restait au ministère moins de 345 milliards sur les 700 milliards mis à sa disposition en octobre pour stabiliser le système financier.

M. Geithner s’est engagé devant les sénateurs à faire de son mieux pour ne pas dépasser cette enveloppe.

Il a estimé par ailleurs que ses compatriotes n’avaient plus confiance dans les dirigeants des banques et qu’il fallait changer ça car “la confiance des Américains” est “absolument cruciale” pour faire repartir le pays.

Les Américains ont également montré “beaucoup de scepticisme quant à savoir si le gouvernement utilise les ressources qu’il tire de leurs impôts de manière prudente et avisée afin qu’ils en bénéficient”, a ajouté M. Geithner, qui s’est engagé pour plus de transparence et responsabilité.

Son prédécesseur avait été vertement critiqué pour avoir volé au secours des grandes banques de Wall Street avec l’argent public, alors que l’opinion publique et nombre d’économistes accusent ces établissements d’avoir été à l’origine de la crise à force d’avoir perdu la notion de risque financier.

Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision CNBC, M. Geithner a estimé que la crise financière que traversent les Etats-Unis était “sans précédent” et qu’elle ne serait pas résolue avant un certain temps.

“Si on regarde en arrière les crises qui ont été bien gérées et résolues, elles ne l’ont pas été en quelques semaines ou en quelques mois. Même pas la première année d’intervention des gouvernements. Elles ont pris du temps à se résoudre”, a expliqué M. Geithner.

Répétant son credo selon lequel il faut faire le maximum pour relancer le crédit, M. Geithner a ajouté: “Nous faisons extrêmement attention à ce que le contribuable soit protégé, à ce que nous prenions des risques que nous comprenons, et à ce que nous utilisions ces ressources d’une manière qui va apporter le bénéfice maximal dans la relance de ces marchés”.