évrier 2009 à Fort Myers en Floride (Photo : Jim Watson) |
[10/02/2009 22:15:35] WASHINGTON (AFP) La classe politique américaine a jonglé mardi avec les centaines de milliards, le Sénat approuvant le gigantesque plan de relance de l’économie de l’administration Obama, qui a présenté en outre une nouvelle stratégie pour sauver le système financier.
Face à la pire crise de l’après-guerre, le Sénat a adopté un plan de 838 milliards de dollars censé donner un électrochoc à une économie au bord du gouffre, via un mélange de baisses d’impôts et de dépenses budgétaires.
La majorité démocrate a obtenu le ralliement de trois sénateurs républicains pour adopter le texte par 61 voix contre 37, obtenant tout juste la majorité qualifiée de 60 voix pour empêcher l’opposition de ralentir indéfiniment la procédure.
“C’est une bonne nouvelle, c’est un bon début”, s’est félicité le président Barack Obama lors d’une réunion publique en Floride.
Les deux chambres doivent à présent négocier pour parvenir à un texte de compromis qu’elles revoteront séparément. Lors de sa première conférence de presse de président, M. Obama a demandé lundi aux parlementaires de lui transmettre le plan de relance dès cette semaine pour qu’il puisse le promulguer au plus vite.
énatrice républicaine Susan Collins, qui a voté le plan de relance, le 10 février 2009 à Washington (Photo : Mark Wilson) |
Le texte soumis au Sénat, où les républicains disposent d’une minorité de blocage, est davantage axé sur les baisses d’impôt chères à l’opposition que le projet adopté par les représentants (819 milliards) sans aucune voix républicaine.
M. Obama a dit redouter une “catastrophe” pour l’économie si le plan n’est pas mis en oeuvre immédiatement, mettant en garde contre le spectre d’une décennie sans croissance comme celle connue par le Japon dans les années 1990.
Comme pour illustrer son propos, General Motors, le premier constructeur automobile national, a annoncé 10.000 suppressions de postes cette année.
De son côté, le secrétaire au Trésor Tim Geithner a présenté la nouvelle version du plan de sauvetage du système financier de 700 milliards de dollars adopté début octobre par le Congrès.
Ce plan prévoit la création d’une structure à capitaux mixtes publics-privés, dotée d’au moins 500 milliards de dollars.
Ce plan a pour ambition de relancer le crédit, de nettoyer et renforcer les banques et de fournir une aide vitale pour les propriétaires immobiliers et les petites entreprises, a commenté le secrétaire au Trésor.
M. Geithner a annoncé que 500 milliards de dollars allaient être mobilisés pour reprendre les actifs douteux qui plombent les bilans des banques depuis l’éclatement de la bulle des crédits immobiliers à risque. Les fonds de cette structure réunissant le secteur public et le secteur privé pourraient monter par la suite jusqu’à 1.000 milliards de dollars.
Ces annonces, jugées complexes par les investisseurs, n’ont guère rassuré les marchés: la Bourse de New York a chuté de 4,62%, des analystes jugeant le plan Geithner vague et complexe.
En réaction, M. Obama a accusé Wall Street de rechercher la facilité.
“Je pense que Wall Street espère une issue facile, et il n’y a pas d’issue facile”, a déclaré le président américain.
M. Geithner a assuré devant le Sénat qu’il ne venait pas demander des fonds supplémentaires pour sauver les banques, mais il a souligné qu’on ne pouvait pas “honnêtement” exclure une telle possibilité pour l’avenir.