La France décidée à imposer son plan automobile malgré les critiques

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èque des Finances, Miroslav Kalousek (d), au côté de son homologue française Christine Lagarde, le 20 janvier 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

[11/02/2009 10:30:39] PARIS (AFP) La France s’est montrée déterminée mercredi à imposer son plan de soutien de plusieurs milliards d’euros au secteur automobile, se défendant de tout protectionnisme en réponse aux accusations de certains partenaires européens.

“Non, ce n’est pas du protectionnisme. Le protectionnisme c’est quand on prend des mesures fiscales, réglementaires, pour interdire à des pays avec lesquels on commerce de vendre leurs produits en France”, a déclaré le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Bruno Le Maire.

L’aide française au secteur automobile n’est “pas illégale au regard du droit communautaire”, a assuré le ministre.

La France a annoncé lundi des prêts de six milliards d’euros à taux préférentiels pour les constructeurs Renault et PSA Peugeot Citroën, en contrepartie d’engagements sur le maintien de la production en France.

Au total, c’est près de 9 milliards d’euros que l’Etat français a engagés depuis le début de la crise pour venir au secours d’une filière qui représente 10% de l’emploi salarié en France.

Cet engagement à ne pas délocaliser et à garder l’emploi en France a été martelé ces derniers jours par le président Nicolas Sarkozy. Il est au centre de critiques de la République tchèque, de la Slovaquie, qui accueillent des usines automobiles françaises, mais aussi de l’Allemagne et de la Commission européenne.

L’obligation de garder une unité de production en France “rendrait ces aides illégales” par rapport au droit communautaire, a prévenu mardi un porte-parole de la Commission européenne. De son côté, le nouveau ministre allemand de l’Economie Karl-Theodor zu Guttenberg a jugé que le plan français n’était “pas exempt de critiques”.

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à l’Elysée le 4 février 2009 à Paris (Photo : Eric Feferberg)

Furieuse, la République tchèque, présidente en exercice de l’Union européenne, veut que le sommet européen qu’elle convoquera d’ici la fin février dise “clairement non” au protectionnisme. Ce sommet était souhaité par la France et l’Allemagne pour mieux coordonner les plans anti-crise.

Le Premier ministre François Fillon doit se rendre jeudi à Bruxelles en mission d’explication auprès du président de la Commission européenne José Manuel Barroso.

Pour Bruno Le Maire, les règles du marché intérieur de l’Union européenne doivent s’apprécier dans le contexte de la crise économique.

“Je trouve toujours surprenant qu’en période de crise aussi forte que celle que nous connaissons, alors que beaucoup de règles n’ont pas pu être respectées, alors que les marchés ont failli, on nous dise: les règles du marché sont les seules règles qu’il faut respecter, ce sont des règles impératives”, a-t-il dit.

La ministre des Finances Christine Lagarde a appelé à une meilleure coordination entre Européens. “Je dis que nous tous Européens, on doit être plus coordonnés et plus concertés pour les pans entiers de notre industrie”, a-t-elle déclaré.

“Si les constructeurs des grands pays, c’est-à-dire les constructeurs traditionnels de type Peugeot et Renault, ne vont pas bien, cela n’ira pas bien en République tchèque, en Slovénie, etc.”, a-t-elle prévenu.

PSA Peugeot Citroën a annoncé mercredi une perte financière pour 2008, et aussi 11.000 départs volontaires dans ses usines européennes en 2009. “La France est bien sûr notre premier pays en termes d’effectifs, mais nous avons beaucoup de personnel dans d’autres pays que nous réduisons rapidement actuellement”, a dit son patron, Christian Streiff.