à l’Elysée le 4 février 2009 à Paris (Photo : Eric Feferberg) |
[11/02/2009 08:07:41] PARIS (AFP) La ministre de l’Economie Christine Lagarde a réclamé mercredi une action plus concertée des Européens en matière d’industrie automobile, refusant tout protectionnisme, après que la Commission européenne s’est inquiétée du plan français d’aide au secteur.
“Nous sommes en discussions avec la Commission. Moi je pense que dans le domaine de l’automobile, il faut qu’on ait une approche plus européenne. (…) En particulier, on ne doit pas s’orienter vers un protectionnisme qui serait désastreux pour toutes nos économies”, a déclaré la ministre sur Canal +.
La Commission européenne a fait part mardi de ses “préoccupations” sur le plan français d’aide au secteur automobile présenté lundi, notamment sur la condition faite aux constructeurs de maintenir leurs usines en France, qui pourrait être “illégale”.
“Les circonstances sont exceptionnelles, pour autant on ne doit pas s’affranchir des comportements qu’on a déterminés collectivement. (…) Je dis que nous tous Européens, on doit être plus coordonnés et plus concertés pour les pans entiers de notre industrie”, a-t-elle jugé. “Et si les constructeurs des grands pays, c’est-à-dire les constructeurs traditionnels de type Peugeot et Renault, ne vont pas bien, cela n’ira pas bien en République tchèque, en Slovénie, etc…”, a affirmé Mme Lagarde.
La ministre a rappelé que la priorité du gouvernement français, “c’est de maintenir de l’industrie en France”, tout en se refusant toutefois à appeler à “acheter français”, à l’image du “buy american” du président Obama. “On ne va pas tous s’amuser à dire +achetons local”, a-t-elle déclaré.
Le gouvernement français a annoncé lundi des aides supplémentaires pour l’automobile d’un montant global de 7,8 milliards d’euros, dont des prêts de 3 milliards chacun aux constructeurs PSA Peugeot Citroën et Renault, à condition qu’ils maintiennent leurs usines en France.
Cette condition a été très critiquée par certains pays comme la République tchèque, qui préside actuellement l’Union européenne (UE), et la Slovaquie, qui ont accusé Paris de protectionnisme. Le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Bruno Le Maire, a quant à lui affirmé mercredi sur France Info que l’aide française au secteur automobile n’était “pas illégale au regard du droit communautaire” et ne constituait “pas du protectionnisme”.