[11/02/2009 15:09:25] CROIX (AFP)
ège des 3 Suisses à Croix (Photo : Denis Charlet) |
Les 3 Suisses, numéro 2 français de la vente par correspondance, va supprimer 674 postes, soit 20% de ses effectifs, dans le cadre de sa réorganisation liée à l’essor de la vente en ligne, ont annoncé mercredi les syndicats après un comité d’entreprise extraordinaire à Croix (Nord).
Le groupe, qui a vu son chiffre d’affaires chuter sous l’effet de la crise et du déclin de la vente par correspondance (VPC) traditionnelle au profit de l’internet, prévoit un retour aux bénéfices en 2011, selon les syndicats.
“Mais ces annonces ne nous rassurent pas pour le futur. Qu’est-ce qu’on va nous présenter encore? Et en 2011, si les bénéfices ne sont pas là, on recommence?”, s’interrogeait Naema Sersou, de la CFDT, à l’issue du CE.
La direction devait tenir un point-presse ce mercredi à 15H00.
Parmi les 674 postes concernés sur les quelque 3.000 que compte l’entreprise en France, 354 sont liés à la fermeture des cinq centres d’appel de Lyon, Marseille, Nancy, Nantes et Rouen. Les autres postes supprimés touchent le courrier (112), la logistique (104) et le siège (104), selon la CFE-CGC.
“La direction s’engage à ne pas faire de licenciements secs, ce qui est très important pour nous”, indique le syndicat, qui précise que les solutions proposées concernent essentiellement des embauches dans des sociétés extérieures et également des départs volontaires, en particulier pour les plus de 56 ans.
Mais selon la CGT et la CFDT, les salariés des centres d’appel en province devront accepter, pour conserver leur emploi, d’être mutés dans le Nord, où un centre multimédia va être créé avec 145 embauches à la clé.
Une proposition “inacceptable”, pour Naema Sersou.
“Les gens de Lyon n’ont pas envie de venir ici, dans le Nord. Certains pleurent. il y a un véritable sentiment d’écoeurement, de malaise, de révolte également parce que ce sont des personnes qui ont une certaine culture d’entreprise, pour qui 3 Suisses est une véritable famille”, a-t-elle expliqué.
Les syndicats dénoncent la stratégie de l’entreprise qui n’a pas anticipé, selon eux, les évolutions d’achat des consommateurs qui passent désormais leurs commandes sur l’internet et se font livrer à domicile, aux dépens des centres de dépôt des colis et des commandes téléphoniques.
Selon une étude du cabinet Xerfi, le chiffre d’affaires des sites internet de vente en ligne a progressé de plus de 20% chaque année depuis 2003, alors que les acteurs historiques (Camif, La Redoute, 3 Suisses) accusent une baisse constante depuis la même année.
Et la métropole lilloise, berceau de la VPC qui y emploie environ 12.000 personnes, selon la CGC, paie au prix fort ces évolutions.
Fin 2008, La Redoute (groupe PPR), a annoncé la suppression de 672 emplois d’ici 4 ans et la fermeture de ses 81 points de contact.
De son côté la Camif a fait l’objet d’une liquidation judiciaire en raison, notamment, de difficultés de trésorerie et d’une baisse d’activité liée à la crise économique.