GB : le chômage à 6,3%, la barre des 2 millions de chômeurs évitée de justesse

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à Manchester le 12 janvier 2009. (Photo : Paul Ellis)

[11/02/2009 14:05:13] LONDRES (AFP) Le taux de chômage britannique au sens du bureau international du travail (BIT) a grimpé à 6,3% sur les trois mois achevés en décembre, un sommet depuis mars 1998, contre 6,1% sur les trois mois achevés en novembre, a indiqué mercredi l’Office national des statistiques (ONS).

Cette hausse est conforme aux prévisions des analystes, selon une compilation de leurs estimations citée par la banque Calyon.

Le nombre de chômeurs, au sens du Bureau international du travail (BIT), a augmenté de 146.000 personnes sur la période, et de 369.000 par rapport à un an plus tôt, pour grimper à 1,97 million.

Il a ainsi évité de peu la barre symbolique des 2 millions de chômeurs, alors que les analystes s’attendaient à ce qu’elle soit franchie, ce qui aurait été une première depuis 1997, l’année de l’arrivée au pouvoir du parti travailliste.

Howard Archer, d’IHS Global Insight, a rappelé qu’il était “hautement probable” que le nombre de chômeurs passe à 3 millions fin 2009, et ajouté qu’il pourrait atteindre à un pic à 3,3 millions l’an prochain, soit 10,5% de la population active.

Au sens national, le taux de chômage est passé de 3,6% en décembre à 3,8% en janvier, un nouveau sommet depuis février 2000, conformément aux attentes des économistes.

Et le nombre de personnes inscrites au registre national des demandeurs d’emplois, qui sert au calcul du taux de chômage national, a augmenté de 73.800 en janvier, et de 438.100 sur un an, à 1,23 million.

C’est le douzième mois de suite qu’il augmente, a précisé l’ONS.

Par ailleurs, les données de l’ONS ont fait état de 259.000 licenciements durant le trimestre achevé en décembre, ce qui constitue un nouveau record depuis que l’institut a commencé à les compiler en 1995.

“C’est une nouvelle série de chiffres désastreux, et nous craignons que le pire ne soit encore à venir”, a commenté Brendan Barber, le secrétaire général de la confédération des syndicats britanniques, le Trades Union Congress (TUC).

“C’est une catastrophe nationale, et le gouvernement doit mobiliser toutes ses forces pour arrêter les destructions de postes et que les chômeurs retrouvent des emplois”, a-t-il ajouté.

De son côté, le premier ministre Gordon Brown a dirigé dans la matinée une réunion avec des grands patrons sur le “Programme national pour l’emploi”, une initiative qui vise à encourager les entreprises à embaucher.

Il a notamment rappelé que le gouvernement avait pris récemment des mesures contre le chômage, dont la création d’une prime de 2.500 livres aux entreprises embauchant des chômeurs.

Par ailleurs, des ouvriers participant à la construction de la centrale électrique de Staythorpe, dans la région de Nottingham (au centre de l’Angleterre), ont démarré mercredi une grève sans préavis pour protester contre l’exclusion, selon eux, des travailleurs britanniques sur certains chantiers de BTP.

Leur mouvement est une réplique de la grève récente des employés de la raffinerie de Lindsey, dans l’est de l’Angleterre, qui s’était déroulée pour des motifs similaires. Ils avaient obtenu que la moitié des emplois du chantier d’agrandissement de cette raffinerie, qui avait été attribués à des travailleurs étrangers, soient proposés à des ouvriers locaux.