[11/02/2009 17:16:57] PARIS (AFP)
ésident de Peugeot-Citroën Christian Streiff lors de la présentation des résultats annuels, le 11 février 2009 (Photo : Eric Piermont) |
Le constructeur automobile PSA Peugeot Citröen paie un lourd tribut à la crise, qui l’a fait basculer dans le rouge et va le contraindre à supprimer 11.000 postes en 2009, malgré le plan de soutien du gouvernement.
PSA a été confronté à “un effondrement sans précédent du marché” au deuxième semestre 2008, et en particulier en fin d’année, a souligné le président de PSA Christian Steiff en présentant mercredi les résultats annuels.
Au final, le groupe a terminé l’année sur une perte nette de 343 millions d’euros, la première depuis une dizaine d’années, pour un chiffre d’affaires en repli de 7,4%.
M. Streiff a prévenu que le premier semestre 2009 serait encore “extrêmement difficile avec des coupures de production et des baisses de marché”, et en particulier un premier trimestre “difficile sur tous les plans: les ventes, la trésorerie, la rentabilité”.
Conséquence, il table encore sur une perte en 2009, visant désormais un retour à la rentabilité courant 2010.
Dans ce contexte, le patron de PSA a fixé trois priorités pour 2009: “améliorer significativement notre trésorerie, accélérer nos réductions de coûts (…) et continuer à préparer l’avenir”.
ésident de Peugeot-Citroën Christian Streiff lors de la présentation des résultats annuels, le 11 février 2009 (Photo : Eric Piermont) |
Dès la fin 2008, face à la chute des ventes, le groupe a réduit fortement sa production pour limiter le gonflement de ses stocks et a lancé un plan de départs volontaires en France qu’il a dû provisionner, amputant la rentabilité du groupe.
Toutes ces mesures restent d’actualité en 2009. Le groupe prévoit de nouvelles réductions de stocks au premier semestre, et des baisses de production qui devraient se situer “entre 20 et 30%”.
De fait, PSA a retenu comme hypothèse une “forte baisse du marché automobile” cette année, avec moins 20% en Europe et un recul “significatif” dans les marchés émergents.
Parallèlement, les réductions d’effectifs vont se poursuivre.
Le groupe table sur environ 11.000 départs au niveau mondial en 2009, dont 6 à 7.000 en France, ces chiffres comprenant les programmes de départs volontaires et les départs en retraite.
PSA s’est engagé à ne pas lancer de plan social de licenciements en contrepartie du prêt de 3 milliards d’euros de l’Etat, a rappelé M. Streiff.
Le groupe a engagé fin 2008 en France un plan de départs volontaires d’une durée de six mois, portant sur 3.550 personnes. Ce plan “marche bien” et “devrait atteindre les objectifs fixés”, a assuré le directeur des ressources humaines Jean-Luc Vergne, mais le constructeur pourrait “le proroger” au moment du bilan établi à la fin juin.
Parallèlement, les mesures d’économies prévues dans le plan de compétitivité “Cap 2010” seront accélérées pour être terminées dès 2009, et le groupe a mis en place un nouveau programme de gestion de ses liquidités.
PSA estime à 4 milliards d’euros ses besoins de financements industriels. Le prêt de l’Etat de 3 milliards d’euros, un nouveau crédit syndiqué et une émission obligataire doivent y répondre.
Mais PSA entend aussi se projeter au-delà de la crise, convaincu d’en “sortir renforcé”, selon son patron.
Les investissements et dépenses de recherche et développement resteront en 2009 au niveau de 3,5 milliards d’euros, soit légèrement moins qu’en 2008.
Le groupe a confirmé ses lancements de véhicules prévus cette année dont le petit monospace Citroën C3 Picasso, la Peugeot 308 CC, le crossover Peugeot 3008 et un monospace compact à l’automne. En outre, Peugeot introduira en Europe la “206 Plus”, un véhicule d’entrée de gamme fabriqué à Mulhouse.