économique le 12 octobre 2008 (Photo : Gerard Cerles) |
[11/02/2009 16:06:05] BRUXELLES (AFP) La présidence tchèque de l’UE a annoncé mercredi la tenue d’un sommet extraordinaire des dirigeants européens le 1er mars sur la crise économique, avec notamment pour objectif de lutter contre le protectionnisme, un domaine dans lequel la France concentre les critiques.
“Nous allons nous réunir ici à Bruxelles le 1er mars”, a indiqué lors d’une conférence de presse le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, après une entrevue avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Sans la citer directement, il s’en est pris à plusieurs reprises implicitement à la France et à son plan d’aide controversé au secteur automobile annoncé lundi, qui conditionne certaines aides au maintien de la production dans le pays.
“Le 1er mars, nous allons inviter les chefs d’Etat pour tenter de trouver un équilibre entre ceux qui pensent qu’il est possible de violer les règles (européennes) et ceux qui ne le pensent pas, et dont je fais partie”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse.
èque Mirek Topolanek lors d’une conférence de presse à Bruxelles le 11 février 2009 (Photo : Dominique Faget) |
L’objectif sera aussi “d’aligner les approches au niveau européen” pour répondre à la pire crise économique qu’ait connue le continent depuis plus de 60 ans, “et pour éviter le protectionnisme”, a-t-il ajouté.
M. Topolanek a également annoncé qu’un autre sommet européen se tiendrait en mai à Prague sur les moyens de faire face à la hausse du chômage causée par la crise.
Ces propos interviennent au moment où les Européens apparaissent de nouveau très divisés sur la marche à suivre pour répondre à la récession et sont tentés par le chacun pour soi.
La France n’est pas la seule à avoir conditionné des aides automobile au maintien des usines dans le pays. L’Italie a aussi présenté un plan en ce sens le mois dernier. Et la Grande-Bretagne a été pour sa part le théâtre de manifestations anti-étrangers dans le secteur de l’énergie.
èque Mirek Topolanek et le président de la Commission européenne José Manuel Barroso le 11 février 2009 (Photo : Dominique Faget) |
M. Barroso a lancé dans ce contexte un appel à tous les dirigeants européens: “Luttez contre le nationalisme économique, contre le protectionnisme interne, contre toutes les formes de populisme et d’extrémisme”.
Il s’en est pris également implicitement au chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, régulièrement soupçonné de vouloir continuer à diriger l’Europe au prétexte que la présidence tchèque de l’UE serait trop passive face à la crise.
“La présidence française de l’UE a été un succès”, a dit le chef de l’exécutif européen, “mais maintenant la présidence c’est la présidence tchèque”. “Les leaders européens ont la responsabilité d’aider la présidence tchèque”, a-t-il ajouté.
Et M. Topolanek a cherché à clairement prendre ses distances avec le style de la présidence française de l’UE: “Certains pays durant leur présidence pensent qu’il faut diriger ou contrôler l’UE, je ne pense pas que les autres pays veuillent être contrôlés.
Mercredi à Paris, le président tchèque Vaclav Klaus a lui aussi lancé une pique à ce sujet, estimant que M. Sarkozy voudrait être le “président permanent” de l’Europe et qu’il n’était “pas nécessaire d’être hyperactif” pour diriger l’UE.