Crise économique mondiale et menaces protectionnistes au menu du G7 Finance

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à Washington (Photo : Tim Sloan)

[11/02/2009 16:42:38] ROME (AFP) Les grands argentiers du G7 vont se pencher vendredi et samedi à Rome sur la crise économique mondiale et devraient promettre de ne pas céder aux tentations protectionnistes, alors que certains d?entre eux sont déjà sur la sellette, comme les Etats-Unis et la France.

Les ministres des Finances et les banquiers centraux de sept pays les plus industrialisés (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada) se retrouvent vendredi pour un dîner avant d’entamer leurs travaux samedi matin. La publication du communiqué final est attendue vers 14H30 (13H30 GMT).

La Russie, dont la délégation sera menée par le ministre des Finances Alexeï Koudrine, a aussi été invitée.

Alors que la clause “Buy American” (achetez américain) du plan de relance de l’administration Obama a suscité des remous avant d’être assouplie, et que la polémique grandit en Europe sur les aides de la France à l’automobile, le protectionnisme sera l’un des thèmes majeurs.

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évrier 2009 à Flamanville (Photo : Gerard Cerles)

Le Japon a clairement donné le ton: il manifestera aux autres membres du club son opposition à tout protectionnisme, a assuré mardi son ministre des Finances, Shoichi Nakagawa.

“Nous avons appris depuis la Grande dépression que, si un texte similaire à la loi Smoot-Hawley voyait le jour, cela conduirait à un désastre”, a-t-il affirmé, en référence à une loi américaine de 1930 qui avait imposé d’énormes droits de douane, entraînant des mesures de rétorsion et aggravant la crise. “Nous discuterons des moyens d’empêcher que cela se produise”, a-t-il indiqué.

Même son de cloche du côté de l’Allemagne: son ministre, Peer Steinbrück, mettra aussi l’accent sur ce sujet car “les inquiétudes sur des tendances protectionnistes en germe augmentent”, a expliqué mercredi son secrétaire d’Etat Jörg Asmussen.

Un message fort du G7 contre un retour du protectionnisme est nécessaire, selon Marco Annunziata, économiste en chef de la banque italienne UniCredit.

“En temps de crise, des réactions protectionnistes sont normales” mais “nous en voyons des signes assez préoccupants” et “ce que nous devrions espérer est que le G7 dise de manière très claire que cela ne sera pas permis”, souligne-t-il.

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étaire au Trésor Timothy Geithner le 11 février 2009 à Washington (Photo : Win Mcnamee)

Plus globalement, le G7 discutera des remèdes à prendre face à la crise économique, qui s’est aggravée depuis sa dernière réunion en octobre.

Une situation face à laquelle les ministres souhaitent “agir vite”, a indiqué lundi le Trésor américain après une discussion téléphonique entre le secrétaire au Trésor Timothy Geithner et certains de ses homologues.

Les plans de soutien au secteur bancaire et la question délicate du rachat des actifs douteux feront aussi partie des débats.

Pour son premier déplacement à l’étranger depuis sa nomination fin janvier, M. Geithner devrait présenter à ses homologues le nouveau plan de sauvetage du système financier américain.

Enfin, le G7 tentera d’avancer vers une position commune sur la régulation des marchés.

“Il faudrait qu’on puisse arriver à un consensus” afin que “le G20 (dont les chefs d’Etats se réunissent à Londres le 2 avril) puisse prendre des décisions rapidement”, note-t-on dans l’entourage de la ministre française Christine Lagarde.

Avec en ligne de mire les produits financiers dérivés, les fonds spéculatifs et les paradis fiscaux, le ministre italien Giulio Tremonti devrait proposer la mise en place d’un “étalon légal”, en référence à l’étalon-or, afin de faire converger les réglementations et de “ramener de l’éthique dans la finance”.