La situation énergétique en Tunisie : L’heure est à la rationalisation!

Sur le plan national, après des années de déficit chronique
de la balance énergétique à la suite du tassement graduel des gisements d’El
Borma, le secteur pétrolier a connu, à partir de 2007, un regain de dynamisme
dans le domaine de la prospection, de l’exploration et du développement avec
plus de 50 nouveaux permis accordés à des multinationales, prêtes à parier sur
le potentiel géologique du pays et environ 44 puits prometteurs dont les
ressources souterraines, indiquent des sources au ministère de l’Industrie, de
l’Energie et des Petites et Moyennes entreprises, ont permis le passage à une
production à hauteur de 4.645.000 TEP durant l’année écoulée après avoir été, en
2006, estimée à 3.335.000 TEP, soit une augmentation substantielle de 39%.

Les énergies de substitution

Les énergies renouvelables, sous forme éolienne ou hydroélectrique,
représentent, actuellement, seulement 0,3% de l’ensemble des ressources
nationales du pays en raison des facteurs climatiques instables, du déficit
pluviométrique chronique avec ses conséquences néfastes sur l’alimentation des
barrages dont le renflouement, indique le dernier rapport du ministère de
l’Environnement et du Développement durable, est vital à la production d’énergie
hydroélectrique et de la baisse sensible, ces dernières années, du potentiel des
vents dans la région du Cap-bon.

D’ailleurs, dans cette orientation, l’Agence nationale de maîtrise de l’Energie
(ANME), en collaboration avec l’Espagne, a entrepris, récemment, la réalisation
d’un Atlas des vents pour l’identification des sites pouvant abriter, à
l’avenir, des centrales éoliennes capables de produire de l’électricité.

Tout au long de l’année 2007, l’Etat a poursuivi la voie vers la consommation
énergétique la moins coûteuse en encourageant l’utilisation du gaz naturel dans
les secteurs de l’industrie, du résidentiel et du tertiaire. C’est ainsi que la
Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG), après avoir entamé des
travaux de génie civil et de montage d’équipements destinés au projet
d’installation de 35 mégawatts pour la production d’électricité à base d’énergie
éolienne, a procédé, l’année écoulée, au raccordement de 65.501 foyers, 231
sociétés de services et 73 unités industriels, conformément au programme
triennal national pour la maîtrise de l’énergie, qui a permis des économies à
hauteur de 400.000 TEP, dépassant ainsi les prévisions les plus optimistes,
affirme une source du ministère de l’Industrie.

L’heure est à la rationalisation de la consommation

Depuis le déchaînement des prix des hydrocarbures dans le monde et le recul
de la production national durant les dernières années, les pouvoirs publics ont
lancé un vaste programme d’encouragement de l’utilisation des chauffe-eaux
solaires dans les cités résidentiels avec des facilités de crédits bancaires,
des subventions et des interventions d’assistance technique afin de répondre
efficacement à un marché en plein essor.

En effet, les statistiques du ministère de l’Environnement et du
Développement durable ont enregistré, en 2007, l’installation de près de 63.800
m2 de capteurs solaires pour le chauffage de l’eau, ce qui porte les
réalisations globaux dans ce domaine à 250.000 m2. Et pour une efficience
énergétique permanente, l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie (ANME)
a organisé, depuis 2005, en collaboration avec la Chambre tuniso-allemande du
commerce et de l’industrie, des sessions de formation à l’intention des
responsables de l’énergie dans les administrations et entreprises publiques tout
en fournissant, dans le cadre d’accords sectoriels, la logistique nécessaire à
une évaluation cyclique des quantités d’énergie économisées.

Finalement, des audits périodiques et obligatoires (au nombre de 79 l’année
écoulée) ont été effectués, précise le Rapport national sur l’Etat de
l’environnement 2007, conformément au programme couvrant la période 2005-2007,
dans les secteurs de l’industrie, du transport et des services, ce qui a permis
la finalisation de 29 contrats de substitution énergétique, l’économie d’environ
215.000 TEP et la transformation de 110.000 TEP en gaz naturel.