Selon
une enquête réalisée en 2008, sur le suivi et l’évaluation des actions du
Programme de Modernisation Industrielle (PMI), auprès de 250 entreprises,
84% d’entre elles estiment que les actions du PMI sont bénéfiques et 80%
déclarent qu’ils referont appel aux actions de cet organisme, si le cas se
présente. Les experts du programme sont jugés efficaces à 64% et sont
compétents à 74% alors que 53% jugent la durée des actions trop courtes.
Par ailleurs, l’Union européenne a effectué un monitoring diligenté pour
le programme, en septembre 2008. «L’appréciation globale du programme a été
cotée “satisfaisante” pour les cinq critères pris en compte (la pertinence
et la qualité de la conception, l’efficience de mise en œuvre,
l’efficacité, les impacts attendus et la viabilité potentielle», a déclaré
M. Magtouf Dallagi, responsable national du PMI, lors d’une conférence de
presse, organisée le 11 février 2009 au siège de l’API.
Actions 2008
Rappelons que le PMI est l’un des programmes phares de l’industrie
tunisienne qui a été lancé en 2003, afin d’assister les entreprises
tunisiennes dans leur processus industriel. Il est réalisé sous la tutelle
du ministère de l’Industrie, de l’Energie et des PME et financé par l’Union
européenne.
Actuellement, il est en sa quatrième et dernière programmation (POA4) qui
se poursuivra jusqu’à mars 2010. Le budget opérationnel aloué à l’ensemble
des quatre programmations engagées est de l’ordre de 32 millions d’euros.
Au 31 octobre 2008, il a engagé 570 actions pour un budget de 27,4
millions d’euros, dont 73% ont été achevés. 1214 entreprises, 79 promoteurs
industriels et 27 laboratoires d’essais et d’analyses, 24 institutions
publiques et 5 autres privées ont été touchés par ces actions, selon le
responsable national du programme.
La majorité des actions a été orientée vers la composante innovation avec
357 actions engagées, et 175 autres pour la composante qualité,
normalisation et métrologie, alors que la propriété industrielle et le
financement ont recueilli respectivement 22 et 16 actions.
Pour la période novembre 2007-octobre 2008, M. Dallagi a indiqué que 148
actions avaient été engagées pour un budget de 8,7 millions d’euros, dont
107 ont été achevés.
Orientation vers le coaching non technique
M. Odorado Como, premier secrétaire à la Délégation de la Commission
européenne, a souligné que «le PMI a contribué, avec les moyens qu’il avait,
à la mise à niveau de l’industrie tunisienne. La preuve en est que la zone
de libre-échange n’a pas fait de dégâts».
Il a affirmé que deux nouveaux programmes sont en train d’être finalisés.
Le premier concerne l’appui à la compétitivité moyennant un coût de 23
millions d’euros et consiste à compléter le travail du PMI dans les aspects
qualité et coaching. Le deuxième, soumis au comité des Etats membres de
l’UE, concerne l’aspect innovation et vise à renforcer la synergie entre les
efforts de recherche et les entreprises et à renforcer l’offre de services
et de conseils.
«Jusque-là, le PMI a été toujours concentré sur les aspects d’assistance
technique, on voudrait maintenant travailler sur le coaching non technique
qu’on a déjà commencé depuis une année», a-t-il signalé.
Concernant l’impact de la crise financière sur les activités du
programme, M. Dallagi a précisé qu’il n’y a pas eu jusqu’à présent d’impact,
sauf pour les actions à venir qui peuvent être plus spécifiques pour
certaines entreprises plus que d’autres.
ZLE : encore du chemin à faire
Concernant l’ouverture de la zone de libre-échange (ZLE) et le
démantèlement des barrières tarifaires, M. Como nous a souligné que la
Tunisie n’arrive pas encore à bénéficier de cela. Pour cause, l’absence de
biens immédiatement exportables, des barrières techniques locales,
essentiellement au niveau du contrôle. Il s’agit aussi du respect des normes
qui doivent être compatibles avec les normes européennes, bien que des
structures pour effectuer les tests relatifs préalables soient inexistants,
selon le responsable européen.
Mais alors qu’en est-il de la libéralisation des services ? La crise
n’aura-t-elle pas son impact ? Pour M. Como, il y aura, par contre, un
intérêt d’aller de l’avant puisque cela à l’avantage d’introduire plus de
concurrence et d’améliorer la compétitivité des entreprises. Ca permettra
également de réduire les coûts et de multiplier les bureaux et les sociétés
de services.