Renault sauvegarde des bénéfices en 2008 et prend des mesures pour 2009

photo_1234457587405-1-1.jpg
évrier 2009 (Photo : Philippe Huguen)

[12/02/2009 17:00:20] PARIS (AFP) Le groupe automobile Renault est resté bénéficiaire en 2008, contrairement à PSA Peugeot Citroën, mais s’attend à une nouvelle dégradation de la situation cette année, l’obligeant à accentuer ses efforts de réduction de coûts.

Le constructeur français a affiché un bénéfice net de 599 millions d’euros, en recul de près de 80% sur l’année précédente, quand son concurrent PSA a enregistré une perte de 343 millions d’euros.

Conséquence de ces résultats, le groupe ne versera pas de “rémunération variable” à ses dirigeants et le conseil d’administration a proposé de ne pas distribuer de dividende cette année.

Rattrapé par la brutale chute des marchés automobiles, Renault a vu son chiffre d’affaires plonger de près de 30% au dernier trimestre.

Sur ce trimestre, le constructeur a taillé de façon draconienne dans sa production, réduite de 45% et même divisée par deux en Europe, pour faire face à la chute des ventes et réduire ses stocks. Ceux-ci ont finalement été ramenés au dessous du niveau de la fin 2007.

Mais ce brutal coup de frein a eu un prix et l’activité automobile a vu sa rentabilité se dégrader au second semestre et sur l’ensemble de l’année.

Renault n’espère guère d’amélioration du marché en 2009: la “crise est profonde et risque d’être longue”, a prévenu jeudi le patron du groupe Carlos Ghosn. Le constructeur table sur une nouvelle baisse de 15 à 20% du marché européen par rapport à 2008 et de 15% dans le monde.

photo_1234457641015-1-1.jpg
ésultat net et ventes mondiales du groupe automobile Renault de 2005 à 2008 (Photo : null)

Dans ce contexte, Renault entend “continuer la progression de (sa) part de marché globale”, a indiqué le directeur général délégué Patrick Pelata.

Le groupe n’a pas fait de prévisions chiffrées de résultats, compte tenu de la “très grande incertitude”, a souligné M. Ghosn.

Le patron de Renault a dressé le constat que “la profondeur de la crise” rendait “caducs” les engagements de croissance et de profitabilité pour 2009 pris en 2006.

La crise a dégradé la situation financière de l’activité automobile en 2008, avec un flux de trésorerie négatif de 3 milliards d’euros et un endettement pratiquement quadruplé.

La nécessité de générer à nouveau de la trésorerie en 2009 a été érigée en priorité numéro un, avec à la clé de mesures d’économies et de contrôle des coûts.

Renault va poursuivre la baisse de ses stocks pour au moins 800 millions d’euros.

Le constructeur va aussi réduire ses investissements de 20% minimum, sans sacrifier les projets stratégiques comme le véhicule électrique et le développement des synergies avec son partenaire japonais Nissan.

Pour ses finances, il pourra en outre compter sur le prêt de 3 milliards d’euros de l’Etat obtenu en échange de l’engagement de ne pas procéder à un plan social ni de fermeture d’usine.

Les réductions d’effectifs se poursuivront, avec le plan de 6.000 départs volontaires annoncé en juillet dernier, mais il n’y aura “pas de plan complémentaire ou additionnel”, a assuré M. Ghosn. Au total 9.000 personnes devraient quitter le groupe en 2009, en ajoutant 3.000 départs naturels, a-t-il précisé.

Du côté des syndicats, la CGT a appelé le constructeur à augmenter les salaires pour compenser l’absence probable d’intéressement due au plongeon des bénéfices. A Douai, plusieurs syndicats de l’usine ont appelé à débrayer pour faire pression à l’occasion des négociations salariales annuelles.

Pour traverser la crise, Renault compte aussi sur sa voiture low cost Logan et une gamme qui continue à se renouveler, avec le lancement de huit nouveaux véhicules dont le nouveau monospace Scénic.

A la Bourse de Paris, à 16h40 (15h40 GMT), l’action Renault progressait de 0,55% à 16,33 euros dans un marché en recul de 2,48%.