[12/02/2009 21:19:18] WASHINGTON (AFP)
à Washington le 12 février 2009 (Photo : Saul Loeb) |
Les deux chambres du Congrès américain s’apprêtent à voter, probablement vendredi, un énorme plan de relance de 789 milliards de dollars, donnant une première victoire législative majeure au président Barack Obama trois semaines après son investiture.
Avant même d’être investi le 20 janvier, M. Obama s’était impliqué personnellement dans les discussions au Congrès sur un plan de relance pour sauver ou créer entre trois et quatre millions d’emplois. Il n’avait pas hésité à se rendre au Congrès à plusieurs reprises pour s’adresser directement aux chefs des deux partis.
Le président Obama, qui avait pressé le Congrès d’agir rapidement, a remercié mercredi “les démocrates et les républicains qui se sont rassemblés sur un compromis, âprement disputé”.
La Chambre des représentants devrait se prononcer vendredi sur le texte final du “plan de relance et de réinvestissement américain de 2009”.
Au Sénat, aucune information précise n’était disponible jeudi sur la tenue du vote final. Interrogé jeudi sur un éventuel vote du plan, le chef de file républicain au Sénat, Jon Kyl, s’est plaint en début d’après-midi de ne pas avoir eu accès au texte.
évrier 2009 au Capitole à Washington (Photo : Chip Somodevilla) |
Après de longues heures de tractations jusqu’à des heures tardives, le Sénat et la Chambre des représentants ont annoncé mercredi qu’ils s’étaient mis d’accord sur un texte de synthèse.
Le projet de plan de relance s’élève désormais à 789 milliards de dollars, soit moins que le texte adopté le 28 janvier à la Chambre des représentants (819 milliards) sans les voix des républicains et moins que celui approuvé mardi par le Sénat (838 milliards).
Au Sénat, les voix de trois sénateurs républicains modérés, Susan Collins, Arlen Specter et Olympia Snowe, sont désormais acquises à la majorité démocrate. Elles sont indispensables pour permettre aux démocrates du Sénat, qui contrôlent 58 sièges, d’atteindre le seuil des 60 voix nécessaires à l’adoption de la loi.
Le plan est composé, pour plus d’un tiers, d’allègements fiscaux. Le reste est constitué de dépenses pour des travaux sur les infrastructures, pour la santé, les sciences et technologies, l’éducation à travers la rénovation d’écoles, ou encore l’énergie.
Mais, à part les trois sénateurs modérés qui ont choisi une approche centriste, la très grande majorité des républicains du Congrès reste opposée au plan de relance.
Les républicains réclament plus de réductions fiscales, davantage de mesures de lutte contre la crise du logement et moins de dépenses publiques, notamment pour les infrastructures.
“La seule chose qui est certaine c’est que ce projet de loi nous apportera davantage de déficit”, a regretté jeudi Mitch McConnell, leader de la minorité républicaine du Sénat.
Le démocrate Richard Durbin a rétorqué: “ça ne fait aucun doute (…) mais ne rien faire mènera à un déficit encore plus grand”.
Après une réception jeudi au Congrès en l’honneur du bicentenaire de la naissance d’Abraham Lincoln, le président Obama s’est envolé vers Peoria dans son Etat de l’Illinois (nord) où il devait s’exprimer sur le potentiel du plan de relance économique en terme de créations d’emplois.
M. Obama a choisi une usine du fabricant d’engins de travaux publics Caterpillar pour affirmer son soutien aux travaux d’infrastructures prévus dans le plan de relance.