« Du jamais- vu depuis vingt ans », « le Tsunami financier »,
« l’apocalypse économique » tels sont les nouveaux qualificatifs de la crise
financière internationale. On dirait bien la bouche de l’enfer qui s’est ouverte
pour engouffrer tout le monde et tous les régimes. La logique même de la
mondialisation, qui a fait cavalier seul depuis la chute de l’ex Union
Soviétique, et qui a envoûté la puissance mondiale numéro un dans le monde, les
Etats-Unis d’Amériques au point de devenir l’un des piliers du néolibéralisme
américain, a été remise en cause même de ses fervents adeptes.
« Achetez Américain »… ou sauve qui peut !!
Fustigés et saccadés par l’ampleur d’un effondrement galopant, les yankees,
les gardiens du temple dit « capitalisme », se sont repliés sur eux-mêmes en
lançant un nouveau credo « Achetez Américain ». Longtemps combattu par les
américains, le protectionnisme paraîtrait comme une escapade épuisée, il faut le
dire, dans le cadre de cette panique internationale. L’approche de « sauve qui
peut » fait la loi. Conjugué à une bonne dose de patriotisme, la campagne d’ «
acheter américain » témoigne, en effet, une conversion ascendante de l’économie
américaine vers un néo-protectionnisme.
Le plan de relance économique de plus de 800 milliards de dollars, somme
fabuleuse, voté par la chambre des représentants appuie, entre autre,
l’utilisation de l’acier « made in USA », sur les chantiers de grands travaux
publics prévus dans ce panier d’incitations. Objectif déclaré est d’augmenter le
coût de construction et préserver ainsi les emplois Des craintes de la part des
géants de l’industrie américaine et de la chambre de commerce américaine ont été
éprouvées. De telles mesures pourraient causer ce que les yankees craignent plus
que la mort, la baisse de l’activité économique et des pertes d’emplois si leurs
partenaires commerciaux riposteraient de la même façon ainsi que des sanctions
de l’OMC.
L’épidémie néo-protectionniste !!
Fini l’économie mondiale solidaire, un scénario plus que angoissant,
certainement et surtout après que le directeur général de l’OMC a exprimé ses
inquiétudes à l’égard des mesures préconisés par le gouvernement américain. De
telles dispositions peuvent infecter tout le tissu de libre-échange, les pays
les moins engagés seront facilement touchés par l’épidémie néo-protectionniste,
des barrières à l’entrée, des subventions à l’exportation, les quotas, et
pourquoi pas une vague de nationalisation. Des pays comme l’Argentine,
l’équateur, l’inde et l’Indonésie en font la preuve.
Venant donc à la question fondamentale et terriblement inquiétante. Est-ce la
fin du capitalisme ?
Difficile à trancher !!
Certainement, il y a un clivage de postions entre les optimistes (les
libéraux) et les pessimistes à mort (les altermondialistes). De toute façon, il
est prématuré de trancher sur le sort de l’économie libérale telle que l’on
connaît. Christophe Aguiton, un des animateurs de la commission internationale à
Belem (commission altermondialiste) a déclaré qu’ « il serait évidemment absurde
de parier sur la fin du capitalisme de manière générale et a-historique. Nous
avons vu plus plusieurs fois dans l’histoire de grandes crises économiques,
sociales, être surmontés par le capitalisme, qui a trouvé les moyens les moyens
d’imposer un nouveau mode de la régulation. Mais de l’autre côté, il ne faudrait
pas sous-estimer cette crise, la plus grave depuis celle de 1929, et dont les
conséquences économiques, sociales et aussi idéologiques seront majeures ».
Un nouveau modèle…Un capitalisme mutant !!
M. Aguiton nous a laissé sur notre soif ! Hormis les plus fanatiques des
optimistes, les experts appellent à changer d’approches, de modèles et voir même
de rapports de force. Tout d’abord il faut réellement penser à régler
l’avilissement éthique de la mondialisation néo-libérale qui s’est écarté de ses
principes. Il n’est plus seul de cavaler seul pour apurer cette situation. La
question doit se poser autrement : comment tisser toute une toile, regroupant
tous les pays, face à la crise dans sa forme mondialisé. La solidarité
internationale est un véritable bouclier pour atténuer les retombées de cette
crise. Cela dit, nous attendons à ce que le « capitalisme en crise va muter et
non disparaître » telle l’a mis en exergue l’économiste et historien français
Nicolas Baverez. Une régénération d’un libéralisme humanitaire et solidaire et
non pas des prétentions protectionnistes qui risquent de dissiper les efforts
internationaux serait- ce donc la voix de convalescence d’un capitalisme
épileptique ?