Automobile : Madrid propose de geler le paiement des cotisations sociales

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é Luis Rodriguez Zapatero, le 27 janvier 2009 à Madrid (Photo : Pierre-Philippe Marcou)

[13/02/2009 16:21:44] MADRID (AFP) Le gouvernement socialiste espagnol va proposer aux partenaires sociaux plusieurs mesures destinées à venir en aide au secteur automobile, comme la possibilité pour les constructeurs de geler le paiement des cotisations sociales en 2009.

“Exceptionnellement, en 2009, les obligations de paiement de dettes et de cotisations à la Sécurité sociale seront plus flexibles”, a indiqué vendredi le ministère de l’Industrie dans un communiqué.

L’ensemble des mesures doivent être approuvées par les partenaires sociaux, syndicats et patronat.

Le gouvernement propose aussi d’allonger les indemnités de chômage pour les travailleurs du secteur automobile qui, soumis à des mesures de chômage technique, verraient ensuite leur contrat de travail résilié.

Il propose aussi de donner un coup de pouce à la formation et d’inciter les constructeurs à réduire les accidents du travail en leur promettant des baisses de cotisations à la Sécurité sociale.

Ces mesures s’inscrivent dans un plan général de soutien à l’automobile présenté vendredi, et qui regroupe, pour l’essentiel, des mesures déjà annoncées ou déjà en place.

Parmi ces mesures figurent notamment les 800 millions d’euros d’aides annoncés fin 2008 par le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero. Ils serviront “à aider les entreprises du secteur à se réorienter vers des produits à plus grande valeur ajoutée”, selon le communiqué.

Le gouvernement, en additionnant toutes les mesures, affirme qu’il mobilise plus de 4 milliards d’euros en faveur du secteur.

Dans ce plan figure également un projet de développement des véhicules hybrides, des aides à l’achat de voitures neuves, des mesures destinées à diminuer les coûts logistiques des constructeurs, l’aide à la recherche et développement.

Le secteur automobile pèse 6% du PIB espagnol et 350.000 emplois directs et indirects, selon le ministère. L’Espagne est le troisième producteur automobile européen, derrière l’Allemagne et la France, avec la présence des principaux constructeurs français, allemands, japonais et américains.

Les constructeurs se plaignent que Madrid ne les aide pas assez par rapport à la France ou à l’Allemagne. Ils réclament notamment des mesures pour relancer la consommation et agitent la menace de fermetures d’usines.

Plusieurs constructeurs prévoient déjà de réduire la production sur leurs sites espagnols.

Mais “il n’y aura pas d’aides publiques pour les entreprises qui détruisent de manière définitive des emplois dans le secteur”, a prévenu vendredi le ministre Miguel Sebastian.